Un réalisateur et deux journalistes se sont associés il y a deux ans pour filmer un documentaire sur la manière dont la jeunesse utilise Internet pour obtenir une libération des droits dans les pays du monde arabe. Le projet n’est encore réalisé qu’à 50 %, mais les évènements récents les incitent à solliciter des dons pour le compléter.

Mardi, les manifestations populaires en Egypte ont confirmé que le renversement de Ben Ali en Tunisie n’était peut-être que le premier d’une série de soulèvements insurrectionnels dans le monde arabe. Comme en Tunisie, le régime de Hosni Moubarak a tenté d’éviter la propagation du mouvement en coupant l’accès à Twitter, puis en coupant l’ensemble des communications mobiles là où s’organisaient les plus grands rassemblements de foule. Il démontrait par cette décision l’importance que pouvait avoir Internet dans le soulèvement des peuples. Ca n’est d’ailleurs pas un hasard si l’une des décisions les plus importantes prises par Ben Ali avant d’être néanmoins chassé du pays fut, la veille, de mettre fin à la censure d’Internet en Tunisie. Ca n’est pas non plus un hasard si un blogueur sans aucune expérience politique ni formation administrative a été appelé au nouveau gouvernement.

En Egypte, rien ne permet ce mercredi matin de penser que le mouvement va prendre de l’ampleur. Mais ça n’est probablement qu’une question de temps. C’est en tout cas ce que semblent penser Jonny von Wallström, Alexandra Sandels et Javeria Rizvi Kabani, qui sont respectivement réalisateur, et journalistes, dont la première est basée à Beyrouth. Ils se sont associées à l’automne 2009 pour préparer un documentaire « à propos des jeunes du Moyen Orient qui ont grandi dans la colère à l’encontre des régimes autoritaires sous lesquels ils vivent, et qui utilisent Internet pour apporter du changement dans leurs sociétés où la liberté d’expression est contrôlée et censurée« .

« Nous pensons qu’Internet joue un rôle important dans les évènements qui se déroulent dans la région, et c’est en partie grâce aux sites de médias sociaux que les manifestations dans les rues se sont largement développées en Tunisie, en Algérie et en Egypte notamment« , écrivent-ils. « Nos personnages font partie d’une nouvelle génération qui utilise Internet pour avoir une liberté de parole et pour s’organiser, collaborer et combattre l’injustice« .

« Les gens que nous avons rencontré démontrent que le courage est contagieux et que le silence n’est pas une option« , résume l’équipe. D’où le titre du film : Zero Silence.

Jusqu’à présent, la moitié du film a été réalisé, mais les auteurs souhaitent encore se rendre dans au moins trois pays pour continuer à filmer leur documentaire. Ils avaient prévu d’obtenir leur financement par les circuits classiques des aides institutionnelles et des pré-ventes de licences de diffusion aux chaînes de télévision, mais ils ont décidé suite aux évènements de faire appel aux dons des internautes pour aller plus vite. Rien n’est précisé, en revanche, sur la licence qui sera employée.

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