L’extension Firefox CensorCheap a été conçue pour mettre en lumière les tentatives de filtrage des pages web par les FAI. En cas de détection d’une erreur 404, CensorCheap contacte un serveur qui contrôle à son tour le site concerné. Le but étant d’alimenter une base de données sur la censure du web.

Le 24 août dernier, le site CensorCheap ouvrait ses portes au public. Initié par Paul Da Silva, ce projet met à disposition une petite extension Firefox qui a pour unique mission de lister les sites web faisant l’objet d’une censure quelconque de la part des fournisseurs d’accès à Internet. L’auteur explique « avoir créé CensorCheap en une semaine » en réponse aux « deux lois [françaises] permettant au gouvernement de censurer Internet« .

L’application, publiée sous licence publique générale GNU, présente déjà quelques données en provenance d’Allemagne et de Tunisie. Cependant, pour prévenir d’éventuels faux-positifs, il est possible de signaler l’erreur grâce à la présence d’un bouton d’alerteÉvidemment, plus l’application sera téléchargée et utilisée, plus grande sera sa précision.

Pour l’heure, selon les statistiques fournies par Firefox, un peu plus de 1 800 téléchargements ont eu lieu. Compatible avec les versions Firefox entre 3.5 et 4.0b5pre, la page du projet indique que la compatibilité de l’extension avec d’autres navigateurs web est à venir.

Le fonctionnement de l’extension est – sur le papier du moins – relativement simple. À chaque détection d’une erreur HTTP 404 ou d’une erreur au niveau du nom de domaine, l’extension contacte le serveur de CensorCheap. À ce moment-là, le serveur tente une connexion avec la page web en question pour savoir si le serveur de la page web est tombé ou s’il s’agit d’un filtrage de la part d’un FAI.

Cette extension n’est évidemment pas arrivée par hasard. Le 6 août dernier, le tribunal de grande instance de Paris délivrait une ordonnance de référé demandant aux principaux FAI français de bloquer par tous les moyens possible l’accès à Stanjames, un site de pari en ligne non-homologué par l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne).

Dans cette affaire, Paul Da Silva s’était illustré en achetant un nom de domaine alternatif (arjel-stanjames.com) pour qu’il pointe vers le véritable site de pari en ligne. Le développeur voulait démontrer avec quelle simplicité il était possible de contourner une mesure de filtrage effectuée au niveau des FAI.

Par le passé, plusieurs tentatives de filtrage au niveau des opérateurs ont essayé de limiter l’accès des internautes à certains sites web. En Italie et au Danemark, la justice a ordonné le blocage de The Pirate Bay, accusé par les ayants droit de favoriser la diffusion de contenus piratés. Des sites miroirs avaient été alors mis en place pour esquiver ces mesures.

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