En matière d’Internet, Nadine Morano fait sans aucun doute parti des faucons du gouvernement. Aux côtés de Michelle Alliot-Marie, elle est l’une des plus ferventes supportrices du principe du filtrage des contenus au niveau des fournisseurs d’accès à Internet. On se souvient ainsi en 2008 avec quel empressement les réflexions du conseil d’orientation du Forum des droits sur l’Internet furent repris par la secrétaire d’Etat en charge de la politique familiale.

Invitée sur le plateau de LCI, Nadine Morano a profité de cette tribune pour rappeler tout le bien qu’elle pense des internautes. Questionnée par Christophe Barbier sur les rumeurs persistantes entourant le couple présidentiel, la secrétaire d’Etat a affirmé qu’il serait nécessaire de créer un jour ou l’autre une politique internationale d’Internet.

« J’ai toujours pensé que par rapport à ce monde du réel, que nous avons, et ce monde du virtuel qui maintenant existe dans nos vies, il nous faudrait nous organiser d’une manière internationale parce que Internet n’a pas de frontière, nous n’avons pas les mêmes législation, et ce qu’on y trouve est à la fois fabuleux et profondément dangereux, au-delà des rumeurs bien entendu, des blogs qui sous couvert d’anonymat déversent un torrent de boue d’insultes, d’injures et de mensonges je crois qu’il nous faudrait un jour une police internationale d’Internet« .

°videmment, on ne peut s’empêcher de sourire suite à ces propos. Comment diable Nadine Morano compte-elle créer une « police internationale d’Internet » alors que les internautes proviennent de pays aussi différents des uns des autres ? Quelle législation allons-nous bien pouvoir appliquer ? Tous les pays n’ont pas la même législation, et cela concerne tout un tas de domaine. Ce qui peut être autorisé ou toléré chez les uns est peut-être interdit chez les autres.

Par ailleurs, Nadine Morano semble encore considérer Internet comme une sorte d’entité à part, ou comme un hypothétique lieu géographique où la police pourrait intervenir. Il n’en est rien. Aussi formidable qu’est Internet, ce n’est qu’un réseau informatique. Un moyen, un peu comme des tuyaux pour acheminer de l’eau par exemple. Qui imaginerait un seul instant qu’il faut créer une « police internationale des tuyaux à eau » parce que des utilisateurs finaux de ces canalisations font des choses répréhensibles ?

C’est exactement comme la lutte contre la pédo-pornographie. Ce n’est pas les tuyaux qu’il faut punir, et donc les autres usagers, mais bien ceux qui en diffusent les contenus, qui sont la source du problème. La législation ne doit pas agir au niveau des fournisseurs d’accès à Internet, mais directement au niveau des utilisateurs finaux d’Internet. Donc dans la « vraie vie » finalement. Il n’est pas nécessaire de créer une législation spécialement dédiée à un « monde virtuel », sauf à ouvrir la porte à toutes les dérives possibles et imaginables.

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