Les entreprises spécialisées dans les livraisons ultra-rapides Gorillas et Getir ont officiellement été liquidées. Leur départ marque la fin du quick commerce en France.

C’est la fin. Mercredi 19 juillet 2023, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation de Getir et de Gorillas, que l’entreprise turque avait racheté en décembre 2022. Les deux entreprises vont disparaître de France, entrainant avec elles près de 1 300 emplois, majoritairement des livreurs en CDI, selon Le Parisien. Cependant, note le quotidien, « l’entreprise Frichti, qui fait aussi partie du groupe turc Getir et compte plus de 300 salariés, n’a pas encore été fixée sur son sort à la mi-journée ».

Avec le retrait de Getir et Gorillas, l’incertitude autour de Frichti, et le placement en redressement judiciaire de Flink, leur dernier concurrent, c’est tout le secteur du quick commerce en France qui s’effondre.

Gorillas, l'un des acteurs majeurs du quick commerce en France // Source : Gorillas
Gorillas, l’un des acteurs majeurs du quick commerce en France. // Source : Gorillas

Les entreprises du quick commerce en France n’ont pas survécu

Getir, Gorillas et Flick étaient des entreprises spécialisées dans le quick commerce, c’est-à-dire de la livraison hyper rapide, en ville, de produits de consommation quotidienne. Pour pouvoir assurer la rapidité des livraisons, les entreprises se reposaient sur des armées de livreurs équipés de vélos électriques ou de scooters, et surtout, sur des dark stores.

Ces boutiques polémiques étaient des sortes d’entrepôts dans lesquelles les commandes des clients étaient préparées avant d’être envoyées en livraison. Installées en centre-ville afin de permettre des délais de livraison très courts, elles ne permettaient pas d’accueillir des clients, et servaient seulement comme point de stockage et centre logistique.

Leur installation en centre-ville avait été fortement décriée par les maires des grandes villes françaises dans lesquelles les entreprises s’étaient installées, telles que Paris, Lyon, Toulouse ou encore Nice. Malgré les protestations des maires face aux dark stores, le gouvernement se plaçait plutôt en faveur de leur implantation.

Dans les dark stores de Gorillas  // Source : Gorillas
Dans les dark stores de Gorillas. // Source : Gorillas

En mars 2023, le Conseil d’État avait fini par trancher : les dark stores ne pouvaient plus être considérés comme des boutiques, mais devaient être reconnus comme des entrepôts — une catégorisation qui leur interdisait de s’installer en centre-ville. La ville de Paris avait ainsi attaqué en justice 25 dark stores installés dans la capitale afin de les obliger à fermer.

Entre le changement de législation et l’inflation, la poursuite de l’activité des entreprises était rendue très difficile, malgré les millions de dollars que les entreprises avaient levés. Getir, qui était leader du secteur et avait racheté Gorillas, dénonçait en juin un « environnement contextuel défavorable ».

Numerama avait enquêté sur les dessous du quick commerce et des livraisons en 10 minutes en 2021, lors de l’arrivée de ces entreprises en France. Bien que les livreurs étaient employés en CDI, contrairement aux livreurs de plateformes telles de Deliveroo, des sacs beaucoup trop lourds et des délais impossibles à tenir rendaient les conditions de travail très pénibles.

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