Ce matin, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, et Emmanuel Macron, Ministre de l’Économie, ont dévoilé leur intention d’ouvrir un incubateur de startups au ministère. Nom de code : GreenTech.

Tous deux réunis dans la salle de presse du Ministère de l’écologie et contents de l’être, du moins en apparence, Emmanuel Macron et Ségolène Royal ont lancé un appel à projets pour les startups de la transition énergétique pour la croissance verte. Que s’est-il dit au Ministère du Boulevard Saint-Germain ce matin ?

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Big Data et révolution écologique

C’est la Ministre de l’Écologie qui a amorcé cette conférence de presse, remerciant chaleureusement Emmanuel Macron de sa présence. Ségolène Royal a d’abord commencé par s’engager à faciliter l’ouverture des bases de données aux startups qui souhaitent travailler sur la green tech mais aussi à les valoriser au service des Français. Pour le Ministère de l’Écologie, cet accès aux données, plus communément appelées big data, a un double enjeu : d’une part, de participer à la politique de transparence des données de l’État et les rendre librement accessibles au public, et d’autre part, « créer de la richesse par la construction de nouveaux services au public ».

Plutôt que de présenter de « simples » appels à projets, Ségolène Royal a préféré parler de « défis » à relever dans plusieurs domaines :

  • Économies d’énergie : La ministre a rappelé qu’il y avait désormais 4 millions de foyer à équiper de compteur individuel de chauffage dans les logements collectifs depuis l’adoption de l’individualisation des frais de chauffage dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Ségolène Royal souhaite également que les entreprises développent de plus en plus d’objets connectées et applications permettant la réduction de la facture énergétique des ménages, rappelant le déploiement des 3 millions de compteurs Linky d’ici la fin de l’année 2016. Autre défi lancé par la ministre : celui de la numérisation de l’éclairage public.
  • Énergies renouvelables : Ségolène Royal incite les entreprises à développer des applications et services favorisant l’autoconsommation énergétique.
  • Bâtiment : Comment organiser le carnet numérique ? Il s’agit de centraliser les données de suivi et d’entretien des bâtiments et logements pour mieux les adapter et les rénover selon les exigences environnementales actuelles.
  • Transport : Alors que la Mairie de Paris vient d’annoncer vouloir renouveler son parc vieillissant de scooters thermiques pour des scooters 100 % électriques, Ségolène Royal souhaite que des applications de recensement et de partage de services liés aux véhicule électriques se développent.
  • Risques : C’est avec un souvenir d’enfance que la Ministre de l’écologie aborde ce domaine « quand j’étais petite, je me souviens qu’en cas de risques nous avions les sirènes qui se déclenchaient dans les mairies, maintenant de cas de catastrophe, on a tous des smartphones, il faut vraiment développer un système participatif d’alerte en cas de catastrophe naturelle ». Une sorte d’alerte à la Facebook proposé par les services officiels français ?
  • Santé et environnement : Developper des outils de reconnaissance et de mesure des pesticides présents dans les fruits et légumes, mais aussi un calculateur individuel de qualité de l’eau et de l’air.
  • Biodiversité : Il s’agirait de développer un annuaire numérique d’impact sur la biodiversité mais aussi une grande application de la biodiversité dans les territoires « ça serait comme un atlas constitué grâce à la science participative. » explique la Ministre. Il s’agirait de pouvoir inventorier mais aussi récompenser les gestes écoresponsables à adopter.

Incubateur Greentech

Ségolène Royal et Emmanuel Macron ont également annoncé l’ouverture de Green Tech, un incubateur de startup au sein du ministère de l’écologie. « Cinquante jeunes pousses pourront intégrer cet incubateur, ils bénéficieront d’un fond de pré-amorçage de 150 000 euros et de 500 000 euros supplémentaires pour les projets les plus prometteurs » explique-t-on au minisètre.

Le Ministre de l’économie, Emmanuel Macron, s’est exprimé sous le crépitement des appareils photo. Pour lui « il est important d’attirer les talents dans les startups des ministères. » Il a également rappelé l’importance des corporate ventures, « essentiels à la réussite des ces modèles d’affaires ». Des startups ont profité de l’attention pour présenter leur projet. Parmi elles, Tayo qui se présente comme un outil écorésponsable pour planifier et coordonner des trajets professionnels. L’occasion pour Ségolène Royal de rebondir sur cette idée : « C‘est vraiment un concept intéressant. Parfois, nous les ministres, nous nous déplaçons à certains évènements sans pouvoir savoir quel autre ministre se déplace aussi, c’est un très bon projet ! Je vais vous faire très vite monter (rires) ».

Mais la presse réunie ce matin au Ministère n’en avait pas tant à faire que cela de la Green Tech, profitant de ces retrouvailles avec Macron pour parler d’un sujet qui fâche et ô combien plus important que trouver des solutions durables à nos problèmes de sur-consommation : celui des panneaux publicitaires et leurs zones de diffusion. Macron n’a pas tremblé et a affirmé que « la Loi croissance et activité a pour but de faciliter l’affichage légal dans les espaces comme les grands stades. » avant de lâcher que « tout le volet concernant le retour des panneaux publicitaire dans les villes de moins de 10 000 habitants sera abandonné. » Ségolène Royal en a également profité pour s’exprimer sur le sujet : « On ne peut que prendre conscience de l’attachement des Français pour leurs paysages et leurs patrimoines. Si on défigure tous les espaces, on détruira des emplois d’une certaine manière ».

La Green Tech n’a plus qu’à attendre son heure pour faire les gros titres.

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