Encore une fois, Nicolas Sarkozy propose de condamner la seule lecture de sites djihadistes. Il précise cette fois que les chercheurs seraient relaxés s’ils prouvent par leur métier leur intérêt à s’informer. Mais pas les citoyens trop curieux.

Nicolas Sarkozy remet à nouveau le couvert sur la pénalisation de la simple lecture de sites djihadistes, avec la volonté d’en faire une infraction pénale autonome, même si la personne qui lit n’a aucune volonté de rejoindre les rangs d’organisations terroristes. Comme nous l’avions expliqué, actuellement la loi condamne le fait de consulter régulièrement des sites djihadistes, mais uniquement si c’est fait en lien avec une entreprise terroriste.

Or pour Nicolas Sarkozy, le fait de chercher à s’informer doit devenir un délit en lui-même, peu importe si l’on s’informe sur ceux que l’on considère être des alliés ou des ennemis. Il ne faut pas attendre que la personne soit séduite par le discours, mais condamner la curiosité elle-même. Pas de place pour les subtilités.

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« Pardon de cette image mais quand on consulte des images de pédophilie, on est un pédophile, quand on consulte des images de djihadistes on est un djihadiste », a lancé lundi soir le président des Républicains lors d’un meeting de campagne en Normandie, selon les propos rapportés par L’Express.

C’est quoi une image djihadiste ?

Mais s’il est extrêmement rare d’avoir le moindre doute sur la nature pédophile et donc illicite ou non d’une image, il en va autrement d’une image de guerre dont la nature « djihadiste » dépend totalement du contexte. Une même image peut être vue pour dénoncer des atrocités et s’en indigner, ou pour s’en féliciter et encourager à d’autres actions similaires. Quels seront les critères pour savoir dans quelle catégorie l’on se trouve, lorsqu’une image est véhiculée en zone grise, dans un entre deux, sans contexte explicite ?

Ces critères seront non seulement utiles pour le juge, mais aussi pour l’internaute qui devra pouvoir savoir si ce qu’il fait est illégal ou non.

Bon prince, l’ancien chef de l’État prévient tout de même que l’on pourrait être exonéré de condamnation pénale si l’on peut « démontrer qu’on est un professeur qui fait des recherches ». Ajoutons peut-être aussi journaliste qui fait des enquêtes. Mais si vous n’êtes qu’un simple citoyen souhaitant vous informer ou informer les autres, vous n’aurez pas le droit d’aller regarder à la source les raisons affichées pour lesquelles l’État islamique, le front Al-Nostra ou Al-Qaïda ont décidé de livrer une guerre à l’Occident et à la France, en plus d’une guerre interne à leur région.

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