Contactée ce mercredi matin par Numerama, la Sacem ne souhaitait pas encore réagir aux résultats de l’examen des 10.000 signatures de sa pétition pro-Hadopi dont nous nous sommes fait l’écho, la direction étant en réunion pour déterminer l’attitude à adopter. La Quadrature du Net a rassemblée un collectif de volontaires pour rechercher les anomalies et la profession des différents signataires, et découvert une très forte présence d’employés des maisons de disques et des sociétés de gestion collective, une représentation largement majoritaire d’artistes totalement inconnus sur le web, et même d’erreurs avec des noms qui n’auraient jamais dû figurer sur la pétition.

Interrogé par le Post, un représentant de la Sacem a assuré aujourd’hui que la société avait « fait ça de manière honnête« , en parlant de la présence dans la liste des signataires de Nicola Sirkis, le chanteur d’Indochine, qui réfute toute signature. « Personne à la Sacem n’aurait signé pour lui. On a vérifié les mails en enlevant ceux qui étaient faux ou ne correspondaient à personne« , indique l’organisation, qui n’avait pas mis en place de vérification automatique des e-mails, comme l’avait révélé Numerama. « Quelques personnes étaient chargées de vérifier ces noms mais apparemment, il y a eu des problèmes…« , regrette la Sacem. Sans blague.

« C’était une pétition ouverte (…) C’est aussi un peu de la communication ! Tout le monde pouvait la signer« , reconnaît-elle par ailleurs pour expliquer la présence massive d’employés de la Sacem et des grandes maisons de disques Warner, EMI, Universal et Sony.

Quant à Cerrone, farouche opposant au texte pourtant signataire de la pétition, il aurait « apparemment signé lui-même« , mais la société de gestion collective reconnaît que « des artistes se sont peut-être rétractés« . Il faut dire qu’en plus de ne pas vérifier les e-mails, la Sacem n’expliquait pas du tout à ses signataires le contenu du projet de loi Création et Internet et les méthodes de fonctionnement de l’Hadopi. En le découvrant, des artistes ont effectivement pu se sentir floués et « se rétracter ».

On verra bien mercredi 29 avril si Christine Albanel ose encore brandir la pétition des 10.000 pour demander aux députés de voter son projet de loi.

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