C'est un revirement de situation inattendu. Twitter va finalement répondre favorablement aux notifications de suppression adressées par l'UEJF concernant les messages à caractère antisémite et raciste publiés il y a quelques jours sur le réseau social. Cependant, l'association étudiante maintient son action en justice contre Twitter pour obtenir l'identification des personnes impliquées dans le hashtag #UnBonJuif et les poursuivre.

Virage à 180° pour Twitter ? À en croire l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), le réseau social américain vient de faire marche arrière vis-à-vis des messages à caractère raciste et antisémite publiés avec le mot-clé #UnBonJuif. Dans un communiqué, l'association étudiante assure que Twitter va "retirer promptement" de sa plate-forme les tweets litigieux dès qu'ils lui seront signalés.

"Twitter a pris la décision de retirer les tweets manifestement racistes et antisémites suite aux signalements de l’UEJF et d’autres associations (dont SOS Racisme, également prêt à aller en justice ndlr), conformément aux engagements qu’ils viennent de prendre lors d’un échange avec l’UEJF, et non plus seulement comme annoncé hier sur une injonction policière", déclare le communiqué.

Les messages diffusés sous le hashtag #UnBonJuif sont bien évidemment le motif principal de l'action de l'UEJF. Néanmoins, l'association affirme qu'elle ne limite pas son intervention à ce seul mot-clé. Les tweets diffusés sous la référence #UnBonMusulman sont également dans le collimateur. Et "d'autres suivront". Car rien n'interdit à l'UEJF de cibler les messages litigieux dépourvus de mots-clés.

La reculade de Twitter ne met pas fin pour autant à l'action en justice engagée par l'association. "L’UEJF fera tout de même appel à la justice pour que cette dernière exige de Twitter qu’elle respecte la loi et puisse dorénavant fournir les données d’identification des auteurs". Selon l'UEJF, trois textes de loi peuvent être invoqués contre ceux ayant publié les messages incriminés !

  • la provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse (emprisonnement de 1 an au plus et / ou amende de 45 000 € au plus).
  • la diffamation publique raciale, nationale ou religieuse (emprisonnement de 1 an au plus et / ou amende de 45 000 € au plus).
  • l'injure publique raciale nationale ou religieuse (emprisonnement de 6 mois au plus et / ou amende de 22 500 € au plus).

L'UEJF demande "au ministère de la Justice de saisir le parquet pour l'obtention de ces données", poursuit le communiqué. Ce qui devrait être fait, vu la réaction de Christiane Taubira. Une fois qu'elles seront récupérées (en particulier l'adresse IP et le mail utilisé pour s'inscrire au service), il faudra se tourner vers les FAI et les prestataires de webmails pour procéder à l'identification des personnes et entamer des poursuites.

"Les acteurs du numérique doivent prendre leurs responsabilité. Twitter ne peut être un lieu d’expression hors la loi. La diffusion massive de propos racistes et antisémites sur les ondes et organes d’information grand public peuvent être les prémices des meurtres", conclut le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun. De son côté, l'avocat de l'UEJF a confirmé l'information, indique France 24.

"On a obtenu qu'ils appliquent spontanément la loi française pour laquelle une injonction judiciaire n'est pas nécessaire au retrait d'un contenu manifestement illicite", a-t-il dit. Dès ce soir, Twitter recevra une première liste de messages à supprimer. Celle-ci pourra ensuite évoluer à mesure que des tweets litigieux seront découverts. Reste à savoir si Twitter répondra favorablement à chaque requête.

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