Fleur Pellerin, la conseillère de François Hollande pour le numérique, est membre de la Commission des sanctions à l’ARJEL, l’organe chargé de faire bloquer les sites de paris en ligne qui n’ont pas reçu l’agrément étatique. Une fonction qu’elle a oublié de mentionner dans sa biographie, où elle explique ce qui fonde sa légitimité à s’occuper du numérique auprès du candidat socialiste.

Nous l’indiquions la semaine dernière, Fleur Pellerin a été nommée conseillère au numérique dans l’équipe de campagne de François Hollande. « La petite rose qui pousse dans la jardin de Solférino« , comme nous l’a joliment décrite un proche du Parti Socialiste, aura lourd à faire pour convaincre de sa compétence dans un domaine où elle est inconnue de beaucoup. C’est dans cet esprit, et pour simplifier une consultation du public qui sera nécessaire à l’adhésion au programme du candidat à l’élection présidentielle, que Fleur Pellerin a ouvert son blog, sur Wordpress.

On y découvre, en accueil, la biographie officielle de Fleur Pellerin, rédigée par ses soins. L’occasion de découvrir que le numérique ne lui est pas totalement étranger, comme le laissait suggérer des biographies plus succinctes. Ainsi à la Cour des comptes, qu’elle a intégrée à sa sortie de l’ENA, « j’ai été affectée à la troisième Chambre, compétente pour les questions d’éducation, de culture et de communication, où je suis restée sept ans« , raconte-t-elle.

Par ailleurs, « disposant d’un vaste réseau de relations, aussi bien dans les entreprises (Microsoft-MSN, Orange, Cisco, Huawei, Dailymotion), les cabinets d’avocats et de conseil spécialisés, les autorités de régulation (CSA, ARCEP), le secteur culturel (BNF, Louvre, Centre Pompidou, producteurs de cinéma, producteurs phonographiques, SACEM), le monde de la recherche (CNRS – Institut en charge des sciences de l’information), j’ai eu l’occasion d’appréhender les débats relatifs au numérique de manière ouverte, transversale et non biaisée« , affirme-t-elle. Elle a eu aussi « l’occasion de participer à des missions d’étude relatives au Grand Paris ainsi qu’au programme d’investissements d’avenir et plus spécifiquement son volet numérique« .

Mais il est un aspect étrangement absent de l’auto-biographie de Fleur Pellerin. Un oubli sans doute, ou une modestie. Le premier président de la Cour des comptes l’a nommée membre de la Commission des sanctions de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL). C’est, au sein de l’Arjel, l’organe chargé de saisir le tribunal en vue de faire bloquer un site qui n’aurait pas reçu l’agrément de l’autorité publique, comme ce fut le cas pour StanJames. A la demande de la Commission des sanctions, le juge avait demandé aux FAI d’utiliser tous les moyens possibles, y compris le DPI. On comprend que le sujet puisse embarrasser.

Sur son blog, dans la section consacrée au programme de travail « Droits et libertés du net« , Fleur Pellerin écrit qu’Internet « est souvent vécu comme un monde dépourvu de règles, qui serait le cheval de Troie du libéralisme et le fossoyeur de nos valeurs collectives« . Mais, ajoute-t-elle, « en posant un certain nombre de garanties fondamentales et en instaurant des contre-pouvoirs solides pour les faire respecter, il s’agit au contraire de faire d’Internet un espace de confiance qui soit in fine le lieu de libertés et de solidarités  » augmentées « « . D’autres diraient « un espace civilisé ».

C’est, dit-elle, ce groupe de travail qui aura en charge d’étudier les questions de propriété intellectuelle et autres enjeux juridiques et sociétaux liés aux créateurs et aux utilisateurs d’Internet.

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