Yannick Favennec est furibard. Le député UMP a pris connaissance du contenu du rapport au vitriol publié ce mois-ci par la cour des comptes, qui fustigeait les salaires que s’octroient les dirigeants des sociétés de gestion collective dans l’industrie musicale. Sur Twitter, il annonce son intention de « demander une commission d’ enquête parlementaire sur les salaires pharaoniques des dirigeants de la Sacem et sur certaines pratiques« .

« Je suis étonné que personne n’ait relevé certaines pratiques financieres des dirigeants de la Sacem sur le dos des auteurs et associations !« , dit-il, un peu vexant. Numerama avait rapporté dans le détail et dès sa publication les éléments clés du rapport. Mais il est vrai que dans les médias traditionnels, seul Le Point s’y est intéressé, tardivement. Etrange pour un rapport qui a fait plusieurs jours la une du site de la cour de comptes. « Il faut leur mettre le nez dedans… Je suis outré de ce silence. Moi je vais remuer car c’est écoeurant !!« , prévient le député UMP de la Mayenne.

« C’est un véritable scandale !« , continue le député. « Quand je pense au fric que la Sacem vient pomper aux petites associations notamment en milieu rural !« . « La Sacem décourage les bénévoles et à coté de ça se permet d’employer des méthodes de voyous !« .

Le rapport révélait notamment qu’en 2008 la rémunération moyenne des principaux dirigeants des sociétés de gestion collective était de 147 800 euros brut, mais qu’à la Sacem la moyenne des 10 principales rémunérations était de 257 000 euros. 6 dirigeants en place de 2005 à 2008 ont vu leur rémunération augmenter de 10 % sur la période, avec une rémunération très largement supérieure à la moyenne pour son président Bernard Miyet. « D’importants progrès resteraient à faire du point de vue de la transparence vis-à-vis des associés, sur une question à laquelle les dirigeants intéressés ne manquent pas, quant à eux, d’accorder la plus grande attention« , taclait le rapport.

Par ailleurs, le rapport alertait sur le fait que « la SACEM n’effectue notamment aucun contrôle systématique des frais de représentation exposés par ses directeurs régionaux« , et qu’il avait par exemple été possible pour un dirigeant de se payer des vacances en Guyane avec la carte bancaire de la Sacem, sans qu’un remboursement soit exigé.

Yannick Favennec fait partie des rares députés UMP qui s’étaient abstenus lors du vote de la loi Hadopi.


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