Le 6 novembre 2025, l’agence de presse Reuters a publié une enquête sur les revenus publicitaires générés par Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. Fait marquant de ce rapport : selon des documents internes, 10 % du chiffre d’affaires de Meta en 2024 proviendrait de publicités pour des arnaques et des produits interdits.

Chaque jour, Meta diffuserait près de 15 milliards de publicités frauduleuses sur ses diverses plateformes, selon un des chiffres révélés dans un rapport cité par Reuters le 6 novembre 2025.

L’agence de presse affirme avoir eu accès à des documents internes de l’entreprise fondée et dirigée par Mark Zuckerberg. D’après ces documents, Meta engrangerait chaque année plus de 16 milliards de dollars grâce à ces diverses arnaques, dont le spectre d’activité reste large : e-commerce frauduleux, fraude à l’investissement, casinos en ligne illégaux ou encore vente de produits médicaux interdits.

Et alors que l’entreprise investit massivement dans l’intelligence artificielle, avec des dépenses d’investissement qui pourraient atteindre 72 milliards de dollars cette année, Meta semble hésiter entre assurer ses prévisions budgétaires et réellement s’attaquer au problème.

Exemple d'arnaque diffusée sur Facebook // Source : Capture d'écran Reuters
Exemple d’arnaque diffusée sur Facebook. // Source : Capture d’écran Reuters

Des mesures d’atténuation des pertes

Selon Reuters, les documents consultés montrent « clairement que Meta vise à réduire ses revenus illicites à l’avenir ». Mais à quel horizon réel ? Les mesures prises par le géant américain semblent surtout chercher à atténuer une éventuelle baisse brutale des revenus publicitaires provenant de la fraude.

Ainsi, toujours selon un document consulté par l’agence, au cours du premier semestre 2025, l’équipe chargée de vérifier les annonceurs douteux n’était pas autorisée à prendre des mesures susceptibles de coûter à Meta plus de 0,15 % de son chiffre d’affaires total, soit environ 135 millions de dollars sur les 90 milliards générés sur la période.

C’est aussi le mode de détection et de modération de ces fraudes qui interroge : pour qu’un annonceur soit banni de la plateforme, il faut que les systèmes automatisés d’alerte de Meta estiment qu’il y a au moins 95 % de chances qu’il commette une fraude.

Si le score est élevé, mais inférieur à ce seuil, Meta se contente d’appliquer des tarifs publicitaires plus élevés en guise de pénalité. Selon Meta, ce mécanisme est censé dissuader les annonceurs suspects.

Une stratégie visiblement insuffisante. Selon un rapport interne de mai 2025 rédigé par les équipes de sécurité de Meta, l’entreprise était impliquée dans un tiers des escroqueries réussies aux États-Unis.

Meta confirme, mais relativise

La pression s’accentue autour de l’entreprise, qui prend également en compte dans ses prévisions budgétaires les possibles sanctions réglementaires liées à ces annonces frauduleuses. Dans un autre document interne, Meta les estime inévitables et anticipe des sanctions pouvant atteindre un milliard de dollars.

L’entreprise américaine a réagi à ces révélations. Dans un communiqué, Andy Stone, porte-parole de l’entreprise, a déclaré que les documents consultés par Reuters « présentent une vision sélective qui déforme la politique de Meta en matière de fraude et d’escroqueries ».

Il confirme l’estimation interne de l’entreprise, selon laquelle 10 % du chiffre d’affaires de 2024 proviendrait de publicités d’escroqueries, mais la juge désormais « approximative et trop optimiste », assurant que des publicités légitimes étaient incluses dans ce calcul, sans pour autant communiquer de chiffre actualisé.

Par ailleurs, le groupe annonce avoir réduit de 58 % les signalements d’utilisateurs concernant les publicités frauduleuses à l’échelle mondiale et affirme avoir supprimé plus de 134 millions de contenus publicitaires frauduleux.

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