La Chine a annoncé ce 22 septembre 2025 le lancement d’une nouvelle campagne de surveillance d’Internet. Officiellement, il s’agit de lutter contre les contenus qui « attisent des émotions négatives » et « sèment le pessimisme ». Mais en pratique, le texte vise aussi ceux qui critiquent la situation économique du pays : chômage, ralentissement, coût de la vie.


En Chine, parler d’un quelconque ralentissement économique pourrait bientôt être interdit. Le 22 septembre 2025, l’Administration du cyberespace de Chine (CAC) a lancé une campagne nationale de 2 mois pour « rectifier les problèmes d’incitation malveillante aux émotions négatives ». Officiellement, il s’agit de lutter contre les rumeurs et les contenus jugés hostiles. Mais le texte englobe aussi les propos considérés comme « pessimistes », en particulier ceux qui évoquent la situation économique du pays.


L’Administration du cyberespace de Chine (CAC) a lancé une campagne nationale de 2 mois. // Source : CAC
L’Administration du cyberespace de Chine (CAC) a lancé une campagne nationale de 2 mois. // Source : CAC

Critiquer l’économie = inciter au pessimisme

L’initiative fait suite à l’annonce en septembre de mesures disciplinaires contre des plateformes telles que Kuaishou (vidéos courtes), Weibo (microblogging) ou Xiaohongshu, une plateforme ressemblant à Instagram. La campagne vise les réseaux sociaux, les vidéos courtes et les plateformes de streaming en direct et comprend des « inspections approfondies » des sujets tendance, des recommandations de contenu et des sections commentaires sur les réseaux sociaux.

Selon le texte officiel, la campagne s’attaquera aux problèmes suivants :

  • Les fan-wars et attaques coordonnées contre des individus ou groupes ;
  • La désinformation autour de catastrophes, alertes publiques ou rumeurs financières
  • La glorification de la violence ou la diffusion d’images morbides ;
  • Et surtout : les propos qui diffusent une vision pessimiste de l’avenir social ou économique.

Pour ce dernier point, le texte cite des exemples concrets comme : « travailler dur ne sert à rien » ou « l’éducation ne mène nulle part ». Mais la formulation large ouvre la voie à l’interdiction de toute critique du marché du travail ou des politiques économiques.

Cette directive tombe alors même que la Chine présente des signes de ralentissement économique et un taux record de chômage des jeunes (18,9% en août 2025). La publication mensuelle de cette dernière donnée avait d’ailleurs été interrompue en août 2023, après que le taux de chômage des 16-24 ans (hors étudiants) a atteint 21,3 %.

Si l’objectif affiché est de « purifier » l’environnement en ligne, cette campagne pourrait aussi limiter l’expression publique de critiques économiques ou sociales. Les plateformes seront incitées à réduire la visibilité des propos jugés négatifs, et les créateurs de contenu pourraient pratiquer l’autocensure pour éviter les sanctions.

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