Une organisation a repéré plusieurs plateformes sur le darknet se targuant d’être les portails des plus importants cartels latino-américains. L’émergence de ces sites pourrait être liée à la fermeture des principales places de marché illégales.

Commander de la drogue sur le darknet n’est pas plus compliqué qu’un achat sur Amazon lorsque l’on connait les sites de référence. Néanmoins, on sait rarement qui est derrière la vente de ces stupéfiants. Les dealers profitent logiquement de ce net alternatif pour brouiller les pistes. Les cartels de drogue latino-américains, les leaders du marché, ont une nouvelle approche et veulent profiter de leur popularité pour attirer les acheteurs, selon un rapport de DarkOwl publié ce 9 août.

Le darknet est réseau superposé au web, mais qui intègre des fonctions d’anonymat pour ses membres. Un exemple bien connu est le réseau Tor.

Cette structure a repéré des places de marché prétendant être les portails en ligne des cartels notoires provenant du Mexique et de la Colombie. Les sites proposent les services habituels de ces organisations : la vente de drogue et les assassinats. Les administrateurs précisent que le groupe est un acteur « expérimenté et reconnu » dans ces domaines respectifs. L’un des sites met en avant le respect de la vie privée sur sa plateforme.

Des sites plus personnalisés depuis la fermeture des grandes places de marché

DarkOwl a répertorié cinq plateformes, chacune étant liée à une organisation :

  • Le Cartel de Sinaloa, l’un des plus célèbres syndicats du crime, basé au Mexique. Le site propose une variété de produits et services illégaux.
  • Le Golf Texas Cartel, une coalition mexicaine également, affilié à Sinaloa.
  • Los Urabenos, un groupe paramilitaire colombien, spécialisé dans la cocaïne et les tueurs à gages.
  • Le Cartel Jalisco Nuevo Generation (CJNG), associé au gang du même nom au Mexique. Ce site se targue d’être « le vendeur de cocaïne en vrac le plus fiable au monde ».
  • Ausline, une plateforme axée sur le public australien et néo-zélandais, créé par un important vendeur du darknet qui aurait des liens directs avec un producteur colombien de cocaïne nommé « Cartel Scorpion ».
Le site du célèbre Cartel de Sinaloa propose de créer un compte // Source : DarkOwl
Le site du célèbre Cartel de Sinaloa propose de créer un compte. // Source : DarkOwl
La page d'accueil est sobre et affiche directement tous les services proposés. // Source : Darkowl
La page d’accueil est sobre et affiche directement tous les services proposés. // Source : Darkowl

Rien ne permet de prouver que ces sites ont été effectivement créés par ces fameux cartels, mais DarkOwl donne quelques arguments pour établir une filiation claire. D’abord la fermeture des principales plateformes de vente des stupéfiants : la désactivation d’Empire, Cannazon, Hydra et Versus a laissé un vide sur le darknet, de sorte que les organisations criminelles vont vouloir créer leur propre place de marché, plus intime.

En outre, les services de tueur à gage – les Sicario – sont une spécialité des cartels latino-américains et ces organisations se servent de cette réputation pour attirer de nouveaux clients.

Enfin, ces organisations sont également connues pour être extrêmement violentes et avoir la gâchette facile. Reproduire leur nom pour son propre intérêt peut être synonyme de condamnation à mort. La presse subit aussi la répression puisque neuf journalistes ont déjà été assassinés en 2022.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !