Distinguer des résultats normaux de liens sponsorisés devient un exercice ardu sur Google, tant les choix de design les ont rapprochés.

Sur Google, il est désormais difficile de distinguer d’un coup d’œil ce qui relève d’un lien publicitaire d’un résultat classique répondant à la requête d’un internaute. Certes, la firme de Mountain View affiche bien une mention « Annonce » devant chaque URL publicitaire, mais c’est l’unique élément visuel, qui plus est relativement discret, qui permet encore de faire le tri dans ce qu’affiche le moteur de recherche.

En la matière, une image vaut sans doute mieux qu’un long discours. Ci-dessous, pour la requête « mutuelle », Google affiche d’abord pas moins de quatre liens sponsorisés. Aucun lien normal n’apparait à l’écran : il faut descendre l’ascenseur pour voir les premiers liens classiques, dont la position résulte des algorithmes de Google. Le collage des deux écrans donne bien la mesure du rapprochement visuel qui s’est opéré.

Résultats d'une recherche "mutuelle" le 25 janvier 2020

Résultats d'une recherche "mutuelle" le 25 janvier 2020

Un changement annoncé en 2019

Cette mise à jour graphique n’est pas tout à fait une nouveauté. Elle était annoncée depuis bientôt un an, notamment dans la recherche sur mobile. À l’époque, l’entreprise avait tenté péniblement de promouvoir ce changement, expliquant que cela « donne une meilleure idée du contenu de la page avec une attribution claire à la source », grâce à une « étiquette publicitaire en gras », pour permettre à chacun de « rapidement identifier la provenance des informations ».

Car il est vrai qu’un simple terme mis en gras et écrit en noir « donne une meilleure idée du contenu de la page » que l’utilisation du vert et d’un encadré de la même couleur autour du mot « Annonce », ce qui était pourtant la norme il y a peu. Et encore, dans le temps, Google avait même choisi de coloriser en orange pâle toute la zone réservée à la publicité, contre du blanc pour les résultats classiques, comme le rappelle The Verge.

Google, une société qui tire ses revenus de la publicité, prétexte que cela aide l’internaute à rapidement savoir de quel type de lien il s’agit

Les raisons derrière ce choix ne peuvent pas être non plus dues au fait que Alphabet, la maison-mère de Google, tire l’essentiel de ses revenus de la publicité en ligne… en 2017, le chiffre d’affaires de l’entreprise provenait à 88 % de ce secteur. C’est bien sûr le seul confort de l’internaute… qui a orienté les choix visuels de l’entreprise… en effaçant petit à petit tout ce qui pouvait séparer les deux types de liens…. [il est bon de relire ce paragraphe avec le ton le plus sarcastique possible, ndlr]

L’explication, avancée à l’époque par Google, ne convainc néanmoins personne d’autre que lui-même. Il suffit de voir quelques titres de la presse, comme The Verge (« Les annonces de Google ressemblent désormais à des résultats de recherche ») ou TechCrunchLe dernier changement de conception de Google, hostile aux utilisateurs, rend les annonces et les résultats de recherche identiques »), pour s’en rendre compte.

Alex Hern, journaliste au Guardian, abonde dans ce sens : « Je dirais qu’il n’y a plus de distinction visuelle entre les annonces et les résultats ». Et, pour enfoncer le clou, il publie un récapitulatif concocté par Search Engine Land montrant de quelle façon Google, par petites touches, a progressivement rapproché les liens sponsorisés des résultats que veulent vraiment voir les internautes.

https://twitter.com/alexhern/status/1220270685110579201


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