Tencent n’avait pas enregistré une baisse de son bénéfice depuis 13 ans. Le conglomérat pointe du doigt sa division jeux vidéo. Et le gouvernement chinois.

Tencent s’était habitué à la croissance. Le géant chinois va désormais devoir composer avec une rentabilité moins insolente. Durant le trimestre qui s’étale d’avril à juin, il a observé une baisse de son bénéfice à hauteur de 2 % (17,87 milliards de yuans). On pourrait croire qu’elle est négligeable sauf que, au regard du passif de Tencent, il s’agit bel et bien d’une anomalie : en 13 ans, elle n’avait jamais chuté.

À l’inverse, le chiffre d’affaires continue de grimper, même si l’augmentation — + 30 % — est la plus faible en trois ans en raison des déclins observés sur certains segments du marché des jeux vidéo (mobile et PC). Le bouc émissaire est donc tout trouvé pour Tencent, sachant que les autorités chinoises ont également leur part de responsabilité.

Monster Hunter World // Source : Capcom

Monster Hunter World

Source : Capcom

Problème de monétisation et de licence

Martin Lau, président de Tencent, sait à quoi s’en tenir dans les colonnes de Firstpost : « Les bases de la division gaming sont aussi fortes qu’avant. Le seul problème que l’on rencontre est que l’un de nos plus gros jeux, PUBG Mobile, n’est pas monétisé. C’est quelque chose qui est en dehors de notre contrôle. » 

Le fait est que le marché du jeu vidéo, en Chine, reste complexe en raison de l’intransigeance des autorités. À l’heure actuelle, une réorganisation de l’entité chargée d’approuver les licences et d’autoriser la mise en vente paralyse le processus depuis le 28 mars 2018 et, par ricochet, plombe l’activité principale de Tencent. En situation d’attente, le conglomérat n’a pas encore reçu l’autorisation de faire payer pour PUBG, ni de lancer Fortnite. Imaginez un peu le manque à gagner avec ces deux licences phares.

Récemment, Tencent s’est aussi heurté au retrait de Monster Hunter World, développé par Capcom. Le jeu de chasse ne serait pas en accord avec les critères imposés par le gouvernement. En bref, rien n’est simple en Chine, même pour le numéro 1 mondial dont le titre boursier a baissé de 10 % en quatre jours.


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