Signe du succès indéniable que rencontre Uber, le service vient d’annoncer avoir achevé sa milliardième course. Mais des questions restent en suspens.

S’il fallait un seul nombre pour illustrer le poids considérable qu’a pris Uber ces dernières années dans le transport de passagers, ce serait sans doute celui-ci qu’il faudrait retenir : un milliard. En effet, le célèbre service américain de voiture de transport avec chauffeur (VTC) a annoncé, la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre, avoir transporté avec succès son milliardième client. Une course qui a eu lieu à Londres.

Que de chemin parcouru par la société en l’espace de six ans. Fondée en 2009 aux USA, elle opère aujourd’hui sur l’ensemble des continents : de New York à Paris, de Londres à Johannesburg, en passant par Séoul, Singapour, Varsovie, Sidney ou encore Montréal. Au total, l’entreprise est présente dans 68 pays et dans neuf villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille, Nice, Strasbourg et Toulouse).

Née pour répondre à l’insuffisance de la flotte de taxis dans les grandes villes (l’idée de créer Uber est apparue en 2008, lorsque les fondateurs ne sont pas parvenus à avoir un taxi pour se rendre au salon LeWeb à Paris, constatant alors que la capitale a les mêmes soucis que San Francisco), la firme rencontre depuis un succès incontestable. Ce n’est pas un hasard si elle est maintenant valorisée plus de 62,5 milliards de dollars.

Ubérisation de l’économie

Uber a même donné naissance à un terme, l’uberisation, qui désigne les nouvelles pratiques économiques permises par les technologies et le numérique. Celui-ci est aujourd’hui employé pour illustrer la transformation de certains pans de la société (l’on dit par exemple « ubérisation de l’économie »), à l’image de ce que fait Airbnb, en fournissant une plateforme communautaire pour louer et réserver des logements de particuliers.

Ces plateformes mettent en relation des personnes qui sollicitent un service avec celles qui en fournissent un. Ces services perçoivent ensuite une commission sur les transactions qui sont réalisées. De fait, elles concurrencent des acteurs économiques déjà en place, comme les taxis dans le cas d’Uber ou les hôtels pour ce qui concerne Airbnb, en tentant de capter une part de leur clientèle.

L’ubérisation de l’économie fait l’objet de très nombreux débats : est-ce une opportunité ou un piège ? Comme le rappelle la chaîne Dessine-moi l’éco, deux visions s’affrontent :

Ceux en faveur de l’ubérisation font remarquer que cette nouvelle concurrence pousse les acteurs économiques traditionnels à innover pour rester au niveau, en créant de nouveaux services (la mise au point d’une API pour localiser les taxis disponibles , le lancement d’une application concurrente et l’acceptation de la carte bancaire (il serait temps !) comme moyen de paiement) et en baissant leur prix. L’ubérisation permet également d’attirer de nouveaux clients, augmentant ainsi la taille du marché à se partager.

Création ou destruction de richesses ?

À l’inverse, les opposants à l’ubérisation font remarquer que tout le monde ne se bat pas sur un pied d’égalité : les acteurs économies traditionnels doivent répondre à des règles plus strictes que celles auxquels sont soumis ces nouveaux services. Par exemple, Airbnb n’était pas soumis à la taxe de séjour, contrairement aux hôtels (mais la situation change), tandis qu’Uber n’a pas besoin d’une licence pour fonctionner.

Les détracteurs font aussi remarquer que ceux travaillant pour ces plateformes ne sont pas salariés de celles-ci. En conséquent, elles n’ont pas de contrat de travail et peuvent exercer en dehors de tout cadre légal, en dépassant par exemple le temps maximum. Là encore, les lignes sont en train de bouger : aux USA, une class action a été lancée contre Uber pour que le droit social des chauffeurs puisse être reconnu.

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