Rouler en scooter électrique sans en acheter un, c’est désormais possible à Paris. Ce marché qui mêle tech, mobilité et nouvelle économie est en plein essor et Cityscoot a souhaité prendre les devants. Nous avons testé l’offre.

Il y a quelques mois encore, personne n’aurait réagi à la mention d’un scooter bleu et blanc dans les rues de Paris. Aujourd’hui, les scooters de Cityscoot (site officiel) sont entrés dans le décor. Dans les places de parking moto, il n’est pas rare que l’on croise l’un de ces scooters électriques reconnaissables entre mille, attendant sagement sa location.

Mais avant toute chose, résumons la proposition de Cityscoot en quelques mots : cette jeune entreprise française propose à ses utilisateurs de louer des scooters à la minute via une application qui se charge de les déverrouiller. L’idée derrière Cityscoot est simple : offrir aux urbains un moyen de transport rapide, peu contraignant côté parking, sans ennui côté entretien et, surtout, propre. Maintenant que le décor théorique est posé, passons à la réalité.

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Inscription

Comme tous ces services qui se proposent d’exister uniquement à partir d’une application mobile, Cityscoot a entièrement numérisé son processus d’inscription. Comme sur un banal site d’e-commerce, vous entrez vos coordonnées et la carte de crédit qui vous permettra de payer votre consommation. Cityscoot vous demande alors une photo de votre permis de conduire qui servira à la fois de papier d’identité et d’autorisation à prendre la route. Le processus est simple et efficace.

Dans notre cas, en revanche, la confirmation du compte a été malheureusement plus longue que prévu. À vrai dire, nous n’avons jamais reçu le mail de confirmation, parce que le système n’avait pas pu lire notre permis de conduire. Après un petit tour côté service client, efficace, nous avons pu recevoir un lien pour refaire la confirmation. Vincent Bustarret, responsable marketing, nous indique qu’une nouvelle application sera disponible après l’été : elle devrait résoudre tous ces petits accrocs relevés par les premiers clients.

Les bugs devraient être résolus dans la prochaine version de l’application

À ce moment-là, Cityscoot va vous proposer deux options. La première vous permet d’activer votre compte directement : elle s’adresse à celles et ceux qui ont déjà conduit un scooter. La seconde vous propose de suivre gratuitement une initiation à plusieurs créneaux horaires proposés par l’entreprise. Cette option est excellente et j’étais ravi d’avoir ce choix (Cityscoot n’est pas tenu légalement de le proposer), n’ayant jamais conduit de scooter de ma vie. Le rendez-vous était donc pris.

L’initiation

L’initiation à la conduite en scooter est assurée en binôme par une personne de l’équipe de Cityscoot qui va présenter l’application et l’offre et un formateur agréé dont les services sont loués par l’entreprise. Tout comme le parking du côté de République, occupé sur un étage par un parcours d’initiation avec des plots.

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Ne souhaitant pas avoir de traitement de faveur, il faut savoir que je ne me suis pas présenté comme journaliste pour l’initiation. Comme dirait un ancien ministre de la Justice, c’était le citoyen Cadot en quête de maîtrise d’un engin à deux roues. Ayant dans mon entourage plusieurs personnes particulièrement attentionnées et raisonnables qui ont eu des accidents en scooter, je suis conscient des dangers des deux roues et je me suis dit que j’allais être un brin taquin : je me suis présenté à l’initiation avec un short au-dessus du genou, des chaussures de plage en tissu et un t-shirt. J’attendais évidemment de me faire taper sur les doigts, dans la mesure où la tenue minimale recommandée par la sécurité routière (et le bon sens) est à peu près l’inverse : des chaussures montantes, un jean, une veste renforcée et des gants. Depuis janvier 2016, d’ailleurs, le port des gants est obligatoire.

Taquin, je me suis présenté à l’initiation avec un short au-dessus du genou, des chaussures de plage en tissu et un t-shirt

Il n’en fut malheureusement rien. Aucune remarque sur ma tenue, aucune consigne pour l’avenir, rien sur les gants. Deux jeunes femmes passaient après moi à l’initiation et leur tenue était tout aussi légère — l’introduction était toute aussi dénuée d’informations sur la sécurité et de recommandations du formateur diplômé d’État dont c’est pourtant le métier. Nous avons échangé avec Cityscoot sur ce sujet et l’entreprise reconnaît humblement qu’il s’agit d’une erreur qui ne devrait pas se produire. Volontaire, Cityscoot nous a promis que le message était passé et que ces consignes de sécurité élémentaires seraient désormais rappelées.

Au-delà de ces précautions, l’initiation est vraiment bien fichue. Le circuit nous permet de nous familiariser avec les scooters et, surtout, de prendre la confiance nécessaire pour affronter la ville. Le formateur nous invite à piloter l’engin avec les pieds, à nous pencher, à prendre de la vitesse, à regarder le plus loin possible… bref, des tas de mécanismes qui, honnêtement, ne seraient pas venus à l’esprit sans cette initiation. Vincent Bustarret estime que 10 % des utilisateurs ont suivi la formation à ce jour : si vous n’êtes jamais monté sur un scooter, nous vous encourageons vivement à faire le détour.

La location

Une fois l’initiation passée, votre application est activée dans l’heure. Vous pouvez donc vous en servir pour louer votre premier scooter. Le fonctionnement est simple : l’application vous géolocalise et vous montre des points verts sur la carte qui correspondent à des scooters en attente. En touchant un point, vous saurez combien de kilomètres le scooter peut parcourir avant d’être déchargé. 40 employés de Cityscoot tournent dans Paris pour recharger les scooters : vous, vous n’avez rien à faire de ce côté-là.

Une fois le scooter sélectionné, vous avez 10 minutes pour le rejoindre. Si vous n’y arrivez pas, il est remis à disposition des utilisateurs (mais vous ne subissez aucune pénalité). L’application vous donne un code à 4 chiffres qui va vous permettre de déverrouiller le scooter et d’accéder au coffre sous la selle. À l’intérieur, on trouve un casque réglable et des charlottes, parce que vous n’avez pas envie de macérer dans la sueur du précédent utilisateur. Les gants sont à votre charge.

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Les Cityscoot sont des scooters plutôt agréables à conduire, en tout cas pour quelqu’un qui n’en avait jamais fait. La courbe d’accélération est douce même si on sent qu’on ne se fera pas larguer par un cycliste au démarrage : le moteur électrique, équivalent à un 50cc thermique, met sa puissance à disposition très rapidement. Bien entendu, impossible de se brûler avec un pot d’échappement, inexistant sur ces modèles. En cas de pépin, Cityscoot vous assure tout risque auprès d’Allianz — un formulaire standard pour faire un constat est disponible dans le coffre.

Quand vous arrêtez d’utiliser un scooter, deux options s’offrent à vous : soit le mettre en pause pour faire une course (mais le temps continue d’être décompté)  ; soit arrêter votre location, verrouiller l’engin et le quitter. Vous pouvez quitter un scooter uniquement dans « la zone », qui grandit à mesure que des scooters sont ajoutés au parc. Tout Paris est couvert, ainsi que Neuilly et Levallois. Vous pouvez sortir de la zone, bien entendu, mais vous ne pourrez pas déposer votre scooter en-dehors.

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Côté tarifs, Cityscoot propose un tarif de base à 28 centimes d’euros la minute. Vous pouvez également acheter un pack de 100 minutes pour 25 € (donc 25 centimes la minute) ou un pack de 500 minutes à 100 €, soit un tarif à 20 centimes la minute. 15 minutes sont offertes si vous avez un code parrainage. 

Le verdict

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8/10

Cityscoot

Cityscoot est une bonne idée qui répond à un réel besoin et qui se paie le luxe d'être bien exécutée. Malgré quelques couacs à l'inscription et une initiation mieux exécutée côté pratique que du côté des rappels de sécurité, on ne peut qu'apprécier ce nouveau service parisien. 

Et il a plutôt intérêt à être bon : flairant le filon, la concurrence internationale vient déjà jouer dans le pré carré des français de Cityscoot. La marque Coup débarque en effet très bientôt avec ses scooters sombres et va obliger Cityscoot à redoubler d'efforts pour garder son avance. Une concurrence qui s'annonce passionnante à suivre.

 

 


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