Instagram travaille sur des réglages qui permettront de filtrer des mots et emojis jugés inappropriés, de façon à réduire au silence les auteurs de harcèlement qui s’en donnent à cœur-joie dans les commentaires.

Les réseaux sociaux sont en première ligne sur la question du harcèlement en ligne. Face à l’attitude de certains individus qui abaissent toutes les barrières du civisme et de la décence lorsqu’ils se connectent, le seul règlement de bonne conduite des sites web ne suffit pas. Il faut que les plateformes conçoivent des outils techniques pour que les victimes de harcèlement puissent se protéger.

C’est tout le sens de la prochaine mise à jour que prévoit de déployer Instagram. La filiale de Facebook prévoit de déployer de nouveaux filtres — non pas pour les photos cette fois, mais bien pour les commentaires — afin de tenir à distance les fauteurs de troubles, de manière à les empêcher de déverser leur fiel en ligne. C’est ce qu’a confié Nicky Jackson Colaco, la directrice de la politique publique d’Instagram.

Filtrer les commentaires

« Notre objectif est de faire d’Instagram un espace d’expression personnelle qui soit amical, fun et surtout sûr. Nous avons tout juste commencé à donner aux comptes ayant un grand nombre de commentaires une option pour les modérer. En apprenant davantage, nous avons hâte d’améliorer l’expérience des commentaires à l’ensemble de notre communauté », a-t-elle dit dans un commentaire envoyé au Washington Post.

L’option dont il est question regroupe une série de filtres qui permet d’empêcher la publication de certains termes ou emojis sous les photos et les vidéos qui sont publiées par les usagers. Il devrait même être possible de désactiver purement et simplement les commentaires, de façon à avoir complètement la paix. Une mesure extrême, mais qui doit pouvoir répondre à des cas extrêmes.

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Le système de filtre élaboré par Instagram aura le mérite de contrer sans attendre les internautes qui ne savent pas se tenir. Cela étant, cette politique est hélas de courte vue, car elle agit sur les conséquences du harcèlement  et non sur ses causes. Cela étant dit, ce n’est pas à Instagram de corriger le comportement inadmissible qu’une poignée de personnes s’autorise à avoir.

Pour les victimes, ces filtres, malgré leurs évidentes limites, constituent au moins une réponse face au tombereau de remarques désobligeantes qu’elles peuvent recevoir à longueur de journée et qui peuvent parfois les pousser à se mettre en retrait des sites sur lesquels elles se trouvent, à l’image de Leslie Jones, une actrice dans le nouveau film de Ghostbusters, qui a dû temporairement quitter Twitter.


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