Un nouveau pas a été accompli dans la reconstitution d’organes grâce à une bio-imprimante 3D. Les tests de l’université d’Harvard estiment la viabilité du projet d’ici à deux ans.

« On a imprimé une oreille ! » Le temps de la science-fiction s’éloigne pour l’impression d’organes et de tissus. Les évolutions et le perfectionnement de l’impression 3D permettent aujourd’hui à des chercheurs anglais de parvenir à implanter des oreilles reconstituées sur des rats.

Qu’est ce qui se cache derrière une imprimante 3D biologique ?

Mais comment peut-on imprimer des organes ? Pour le dire vite, il faut une grosse imprimante 3D suffisamment perfectionnée pour imprimer une forme plastique dans laquelle l’imprimante parvient aussi à placer des cellules. Pour vous donner une idée, imaginez une matière alvéolaire dans laquelle l’imprimante viendrait placer des cellules vivantes. Le défi scientifique est de taille, puisqu’il faut que cette imprimante puisse organiser la survie des cellules pendant l’impression et ensuite dans l’organe créé puis implanté.

Source : Regenerative Medicine

Dans cette expérience réussie, la matière imprimée est un alliage de cellules et de gels d’apparence semblable à du plastique qui se bio-dégrade naturellement dans le corps. Cette matière créée par l’imprimante est une première étape : petit à petit, les cellules vont prendre une forme solide et ne vont plus avoir besoin du support des matériaux qui ressemblent à du plastique pour tenir. Ces derniers vont donc disparaître.

Il ne s’agit donc, bien entendu, pas d’une bête oreille en plastique collé sur le visage d’un patient, mais bien d’une structure en plastique qui doit accueillir des cellules. Le plastique est uniquement un support dont le but est seulement la croissance et la reconstitution des cartilages, tissus et cellules.

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L’essentiel du défi scientifique étant la préservation dans un état stable des organes reconstitués, le pari est relevé pour Harvard alors que toutes les expériences pratiquées jusque là n’ont pas fourni une stabilité viable pour une greffe durable sur des êtres vivants. La nouvelle, publiée dans Nature, a donc son importance pour le développement de la médecine d’avenir. Les recherches doivent évidemment se poursuivre avant d’arriver à un résultat pour les humains et des reconstructions d’autres organes mais le procédé est une réussite suffisamment importante pour donner de vrais espoirs aux chercheurs qui parient sur une arrivée de cette technique dans la médecine humaine d’ici à deux ans.


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