Pour Roger McNamee, l’interférence russe dans les élections occidentales montre les dangers de Facebook. L’investisseur en appelle à la responsabilité de l’entreprise, il souhaite qu’elle explique à ses utilisateurs la situation.

Roger McNamee est un investisseur historique de Facebook. Ce sexagénaire à la tête du fonds Elevation Partners a connu les débuts du réseau social, mais également de Google ou encore de Palm. En tant qu’investisseur, il est devenu une figure de la vallée et il se fait remarquer lorsqu’il rejoint l’analyse d’une autre figure historique, Sean Parker, qui exprimait récemment ses inquiétudes quant au modèle addictif du réseau social.

« Ils ont tous été zuckés »

McNamee est allé jusqu’à déclarer sur CNBC que tous les utilisateurs américains du réseau social avaient été lésés par l’entreprise et qu’elle devait, à ce titre, les prévenir de la situation quitte à s’en excuser. Le businessman explique que les 150 millions d’Américains ayant vu de la publicité ont « tous été zuckés », selon une expression de son invention.

Par là, l’investisseur entend : « Ils ont tous eu le cerveau altéré, et ils en sont venus à croire des choses qui n’existaient pas ». Pour McNamee, l’entreprise comme ses utilisateurs ont été trompés par un système pertinemment créé pour cette fin, et aujourd’hui, le réseau social devrait l’admettre auprès des Internautes. « Je veux que Facebook contacte chacun d’eux [les 150 millions d’Américains exposés] avec un message leur disant : Nous, c’est à dire Facebook et vous, avons tous été manipulés par les Russes. Cela s’est produit et en voici les preuves… C’est très important que vous compreniez que nous avons tous été manipulés –. Ce n’est pas votre faute. Cela a été réalisé avec intelligence et nous avons été trompés aussi », propose McNamee.

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Mark Zuckerberg — CC Ken Yeung

Un rien paternaliste, le sexagénaire estime que sans prévention de la part de l’entreprise, « les gens ne vont pas le croire ». Pour lui, il s’agit d’une responsabilité que des entreprises comme Facebook et Google doivent prendre dans la situation actuelle, après avoir admis devant le Congrès avoir collaboré à la diffusion de propagande russe. « Facebook et Google possèdent les données de tous les adultes et de la plupart des jeunes gens. Ils sont directement dans le cerveau de deux milliards de personnes, et nous n’avons pas de moyens de défense », juge-t-il.

Son témoignage auprès des médias intervient peu de temps après les critiques de Sean Parker, ancien président de Facebook, qui estimait récemment que le réseau social avait fondé son modèle économique sur l’addiction sans prendre conscience de l’impact que cela aurait sur nos sociétés.


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