Selon une enquête menée cet été, les Européens sont majoritairement favorables au chiffrement de leurs communications et à la confidentialité de leurs données personnelles.

Indifférents au sort de leur vie privée, les Européens ? Ce n’est pas ce que révèle une enquête Eurobaromètre menée pour le compte de la Commission européenne en juillet 2016 auprès d’environ 27 000 personnes.

Les résultats dévoilés le 19 décembre dernier montrent au contraire un fort intérêt de la part du grand public au sujet de la confidentialité de leurs activités en ligne, en particulier en matière de communications. Ce sondage de grande ampleur survient dans le cadre de la réforme de la directive ePrivacy menée par Bruxelles depuis 2002.

Quasi unanimité sur le chiffrement

Ainsi, le chiffrement des conversations est l’un des enjeux qui fait le plus consensus parmi les Européens. 9 sondés sur 10 sont d’accord pour dire qu’ils devraient être en mesure de pouvoir chiffrer leurs messages et leurs appels, de sorte qu’ils ne puissent être lus que par le destinataire. En creux, on comprend que les personnes interrogées sont favorables au chiffrement de bout en bout.

Ce procédé consiste à protéger le message dans l’appareil de l’émetteur avant de le transmettre sur Internet jusqu’au destinataire. Lors de son parcours, le message sera illisible par le fournisseur d’accès à Internet, l’éditeur de la messagerie ou un tiers qui aurait intercepté la communication. Si le destinataire dispose de la bonne clé d’accès, il pourra lire le message sur son terminal.

L’avis des Européens sur cette question tranche de façon spectaculaire avec celui de certains États membres. Grâce à l’action d’une ONG, il a été possible de lever un peu le voile sur ce que pensent les gouvernements sur la cryptographie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Vieux Continent avance en ordre dispersé avec des pays prêts à revoir la portée du chiffrement et d’autres souhaitant ne pas y toucher.

Le sondage Eurobaromètre montre par ailleurs qu’un peu plus de 7 sondés sur 10 (72 %) jugent qu’il est très important que la confidentialité puisse être garantie pour leurs mails et leurs discussions sur les messagerie instantanées. Une statistique qui fait écho à celui portant sur la cryptographie, même s’il y a un écart sensible entre les deux résultats.

Outre la protection des communications, la question de la collecte des données privées fait aussi l’objet d’un important consensus.

Près de 9 sondés sur 10 (89 %) sont d’accord pour dire  que le réglage par défaut de leur navigateur web devrait être celui empêchant l’envoi d’informations. Par ailleurs, plus de 7 personnes sur 10 (71 %) jugent intolérable le fait que des sociétés captent et partagent leurs données sans leur permission, même s’il s’agit d’inventer de futurs services qu’ils pourraient apprécier. Compris, Evernote ?

PC lit ordinateur

L’enquête conduite pour la Commission européenne montre également que près de 8 Européens sur 10 (78 %) jugent capital le fait que l’accès aux données personnelles figurant sur leur ordinateur, leur smartphone ou leur tablette soit conditionné à leur permission expresse.

En revanche, quant à savoir s’il est acceptable ou non de subir un suivi de son activité en ligne en échange d’un accès sans restriction à un site web, les avis sont plus partagés. Moins des deux tiers (64 %) considèrent que cette analyse à distance est intolérable. 40 % d’entre eux évitent quand même certains sites au motif qu’ils craignent que leurs activités en ligne puissent être observées.

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