Le ministère de l'économie et des finances s'interroge sur l'intérêt nouveau de Free pour l'accord de mutualisation actuellement négocié entre SFR et Bouygues Télécom. L'exécutif espère que la partition jouée par Free, qui a ses propres objectifs, n'affectera pas les discussions entre les deux opérateurs.

L'intérêt soudain de Free pour la mutualisation des ressources dans la téléphonie mobile intrigue manifestement l'exécutif. Selon une information du Journal du dimanche, le courrier qu'a adressé le trublion des télécoms à SFR et Bouygues Télécom a été commenté à Bercy avec une certaine circonspection, car il pourrait s'agir en fait d'une tentative de faire capoter les négociations entre les deux opérateurs.

La semaine dernière, Free a écrit à ses deux concurrents pour leur signifier son désir de ne pas être oublié. "Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l'accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur. De plus, un tel accord pourrait être juridiquement critiquable", prévenait Maxime Lombardini, le patron d'Iliad, la maison-mère.

Mais les services du ministère de l'économie numérique s'interrogent sur les intentions cachées de Free. "Free est fébrile. Il veut faire capoter cette alliance car elle l’obligerait à s’allier à Orange. À moins qu’il ait directement l’objectif de mettre la pression sur Orange pour négocier".  Or, l'exécutif est favorable à cette mutualisation pour que les quatre opérateurs puissent poursuivre leurs activités, évitant à une concentration du marché.

Cet été, le gouvernement avait jugé le rapprochement tactique entre SFR et Bouygues Télécom comme "particulièrement adapté lorsque les niveaux de marge sont plus contraints", car à ses yeux le retour à trois opérateurs  ne serait pas une bonne nouvelle. Pour d'autres opérateurs, c'est en revanche un objectif : Orange aimerait bien que la France perde un acteur dans ce domaine.

( photo : CC BY FOLP )

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