Les lunettes Google Glass commencent à entrer dans les blocs opératoires. Depuis juin, trois interventions chirurgicales ont impliqué le dispositif à réalité augmentée conçu par la firme de Mountain View. Leur présence permet aux praticiens de s'entretenir avec leurs pairs sur l'opération en cours mais aussi de préparer les étudiants en médecine en leur permettant d'avoir une vue subjective sur les étapes du traitement.

Avec les immenses progrès techniques survenus ces dernières décennies, la médecine d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle d'hier. Dans le domaine chirurgical, on assiste par exemple à l'émergence de la chirurgie assistée par ordinateur, impliquant les bras d'un système robotisé, où le patient et le soignant sont parfois séparés de plusieurs milliers de kilomètres.

Un autre appareil pourrait bientôt entrer dans les blocs opératoires. Il s'agit des Google Glass. En effet, trois interventions chirurgicales (deux aux USA, une en Espagne) ont impliqué le dispositif conçu par le géant de Mountain View. Le but ? Permettre de diffuser en direct l'opération, afin que celle-ci puisse être suivie par des pairs mais aussi que la vidéo serve de support d'enseignement auprès des étudiants en médecine.

Comme le pointe Forbes, la première intervention chirurgicale visant à effectuer une gastrostomie s'est déroulée en juin. La seconde a consisté à implanter des chondrocytes autologues pour soigner des blessures du cartilage articulaire. Enfin, la dernière visait à effectuer une ouverture au niveau du genou pour soigner des lésions au niveau du ligament croisé antérieur.

D'après le premier intervenant, toute la procédure s'est déroulée sans difficulté malgré le port d'un nouveau matériel. Il a expliqué que la présence des Google Glass n'était pas intrusive et que leur prise en main s'est faite naturellement. Le troisième médecin s'est montré plus circonspect. Certaines incisions sont pratiquement hors champ, empêchant ainsi les étudiants de bien voir les gestes du praticien.

Un autre point faible a été mis en avant : l'autonomie des Google Glass. Impossible d'envisager une diffusion en direct d'une opération durant plusieurs heures. Néanmoins, elles peuvent être mobilisées pour des traitements d'environ deux heures… à condition que le chirurgien prévoit une batterie supplémentaire, comme l'a reconnu le professeur Christopher Kaeding à ABC News.

Reste que l'outil a aussi son intérêt. Comme indiqué plus haut, il permet d'impliquer d'autres médecins sans que ceux-ci soient présents physiquement dans le bloc opératoire. Cela n'est certes pas nouveau. Mais l'avantage d'un tel dispositif est de transmettre les images en vue subjective à des spécialistes parfois situés très loin, et cela sans recourir à un appareil lourd, gênant et / ou encombrant.

Concernant les étudiants, cela permet d'assister à l'opération en "incarnant" virtuellement le rôle du praticien. Bien sûr, les blocs opératoires accueillaient déjà des étudiants en médecine, quoique cantonnés à un rôle d'assistant, afin de les préparer au jour où ils dirigeront eux-mêmes une intervention. Mais la place dans un bloc est limitée. Avec ce système, il est possible de montrer l'opération à tout un amphithéâtre.

( photos : Ohio State University )


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