Twitter fait de nouveau parler de lui, en mal. Le comité IDAHO France, ONG dédiée à la lutte contre l'homophobie, a annoncé son intention de porter plainte contre le réseau social américain pour avoir laissé prospérer un mot-clé homophobe : #LesGaysDoiventDisparaîtreCar.

Ces derniers mois, plusieurs mots-clés apparus sur Twitter dans la liste des sujets tendances (trending topics) ont engendré une vive polémique en France. Le plus représentatif d'entre eux, #UnBonJuif", a donné lieu à une passe d'arme judiciaire entre le réseau social américain, qui a brandi le droit de son pays, et les associations de lutte contre les discriminations, qui se sont appuyées sur les spécificités de la législation française.

Il faut bien comprendre que le mot-clé #UnBonJuif n'est pas en soi illicite. Idem pour d'autres hashtags qui ont récemment défrayé la chronique, comme #UnBonNoir, #UnBonMusulman ou encore #SiMonFilsEstGay. En revanche, leur utilisation pour exprimer une discrimination (en raison de la nationalité, du sexe, du genre, de la religion, du physique, du handicap, de l'ethnie ou des opinions) peut entraîner l'illégalité du tweet.

En effet, la censure a priori d'un hashtag qui véhiculerait des messages illicites sans prendre en compte le contexte ou le contenu de tous les tweets liés à ce mot-clé risque d'affecter des commentaires qui ne posent aucunement problème. Par exemple, un texte comme "#UnBonMusulman est un musulman respectant les piliers de l'Islam" n'a pas à être condamné au filtrage.

Certains hashtags sont en revanche litigieux dès leur rédaction. C'est le cas du mot-clé #LesGaysDoiventDisparaîtreCar, apparu ce week-end sur Twitter. Celui-ci porte directement en lui un élément discriminant, qui peut être complété ou renforcé par le message l'accompagnant. Apparu dans les sujets tendances de Twitter, il a conduit le comité IDAHO France à annoncer une plainte contre Twitter.

"Malgré les alertes, Twitter laisse se développer une ambiance de plus en plus homophobe sur ce réseau social et aucune réponse sérieuse n'est apportée", écrit le comité dans un communiqué reproduit par 20 Minutes. "La loi impose pourtant à Twitter France d'avoir des modérateurs, la complicité de cette prolifération d'homophobie et d'appel à la haine et purement et simplement une honte".


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