Microsoft continue de dénoncer sans fondement à Google des sites qu'il accuse de violation de droits d'auteur, alors que le contenu des pages visées est on ne peut plus légal. Le moteur de recherche plie aux demandes de retraits de liens sans les vérifier. Pendant ce temps, Bing propose des liens que Google a dû supprimer à la demande de Microsoft…

La semaine dernière, nous alarmions sur un problème posé par les pratiques associées de Google et de Microsoft. De son côté, Google a décidé de sanctionner le référencement des sites accusés (et non condamnés) de piratage, tandis que Microsoft a recours à des robots pour accuser automatiquement les sites qu'ils croient coupables de piratage. L'effet est potentiellement dévastateur, puisque des sites dont le contenu est parfaitement légal se retrouvent injustement accusés de violation de droits d'auteur, et leur référencement se retrouve menacé, sans même le plus souvent qu'ils aient connaissance de l'accusation précise.

Avec plus de 3 millions de demandes de suppressions d'URL déposées par Microsoft, le problème n'est pas isolé. Le site Myce raconte ainsi que trois de ses pages ont été visées par une plainte de Microsoft auprès de Google. Deux d'entre elles parlaient de l'existence de versions pirates de Windows 8 (sans proposer de liens pour les télécharger), et la troisième mentionnait la sortie de drivers AMD pour Windows 8.

Techspot, de son côté, a été accusé pour un article évoquant la manière de se procurer des clés d'activation pour Windows 7. Problème : il s'agissait d'un article de 2009 sur la procédure à suivre pour obtenir des clés pour la version bêta de Windows 7, à l'époque librement diffusées par Microsoft.

L'Allemand Heise a aussi été accusé, toujours pour avoir été évoqué la sortie de la preview de Windows 8.

Pour repérer les "sites pirates" et les dénoncer, Microsoft se contente de faire confiance à des algorithmes qui recherchent des mots clés, alors que les robots sont incapables de comprendre le contexte et de vérifier la légalité de ce qu'ils détectent. Mais il est étonnant de constater que Microsoft oblige Google à retirer des liens que lui-même ne supprime pas toujours de Bing.

Ainsi, si vous recherchez cette adresse (dont le contenu n'a strictement rien d'illégal) sur Google, elle sera introuvable. Elle a été déréférencée, sur la foi d'une accusation bidon. Un message tout en bas de la première page prévient que "en réponse à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d'auteur), nous avons retiré 1 résultat(s) de cette page", à la demande de Microsoft. Mais faites la même recherche sur Bing, et la page est parfaitement référencée :

A propos, le site Ghacks qui avait lui aussi dénoncé l'accusation abusive d'une page parlant de Windows 8 RTM n'a toujours pas réussi à savoir de quoi il était précisément accusé par Microsoft. Google n'a pas remis la page dans ses résultats de recherche, et ne semble toujours pas avoir répondu à la contre-notification déposée par le site il y a dix jours.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !