75 000 électeurs de la deuxième circonscription de Paris ont reçu dans leur boîte aux lettres une enveloppe dans laquelle figuraient les circulaires des candidats, sauf celle du Parti Pirate. La préfecture, en dépit de preuves contraires, assure ne jamais les avoir reçues.

C’est un incident majeur pour le Parti Pirate, qui pourrait avoir d’importantes répercussions nationales si l’accès au financement public se joue à quelques circonscriptions près. La candidate Véronique Bover Sayous, qui se présente dans la 2ème circonscription de Paris (celle de François Fillon), a en effet appris que les services de la préfecture avaient égaré 75 000 circulaires qui devaient être distribuées par courrier aux électeurs, parmi toutes les autres circulaires des candidats à l’élection législative. C’est par ce document que nombre d’électeurs sont informés de l’existence et du programme des différents candidats.

« Samedi 2 juin, par un coup de téléphone d’un habitant de la circonscription, nous apprenons que notre circulaire ne fait pas partie du courrier envoyé aux électeurs« , raconte l’équipe de campagne de Mme Bover Sayous, une metteur en scène de 44 ans. « Après moult coups de fil, il nous est confirmé que nos circulaires n’ont pas été diffusées pour une raison bien simple : les services de la préfecture prétendent ne jamais les avoir reçues« .

Pour sa part, le Parti Pirate assure « après enquête » que les circulaires sont bien parties à temps de chez l’imprimeur, qu’elles ont été acheminées par le transporteur, et ont bien été livrées au prestataire de la préfecture. « Le prestataire de la préfecture ignore quant à lui l’endroit où peuvent bien se trouver ces 75 000 circulaires, soit 60 colis pour 420kg« , se lamente la formation politique. Au total, comme l’atteste un récépissé signé par le prestataire, 160 colis avaient été livrés ; mais seuls 50 ont été retrouvés, soient 65 000 circulaires sur l’ensemble des 205 000 qui avaient été livrés.

Le fait est d’autant plus étrange que « précédemment, les services de la préfecture avaient aussi égaré 40 000 de nos 50 000 bulletins de vote, avant de les retrouver, ainsi que les 65 000 circulaires d’un autre candidat pirate« .

Ce genre d’incidents n’est pas rare dans les campagnes électorales, mais il peut avoir des conséquences fâcheuses pour les petits partis pour lesquels chaque voix compte. En effet, le Parti Pirate a pour objectif d’obtenir 1 % des voix dans au moins 50 des 101 circonscriptions où il se présente, pour accéder au financement public. Le cas échéant, chaque voix sera ensuite convertie en euros, avec environ 1,60 euro par suffrage exprimé en sa faveur.

Or avec 18 candidats dans la circonscription où s’affrontent Axel Khan (PS) et François Fillon (UMP), la dilution promet d’être très importante et l’accès au 1 % de voix pourrait se jouer sur quelques voix seulement.

Face au refus de la préfecture d’entendre le problème et d’y apporter une réponse, Véronique Bover Soyous a décidé de suspendre sa campagne. Elle tiendra ce mercredi soir une conférence de presse. D’ores et déjà, le Parti Pirate a prévenu de son intention de défendre ses droits, au besoin en justice.


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