Alors que l’Hadopi annonce qu’elle transmet au juge les premières demandes de suspension d’accès à internet, le candidat du Front de Gauche s’est dit dimanche déterminé à faire obstacle à l’ACTA et à l’Hadopi. Il plaide pour une licence globale, ou toute solution qui ne serait pas « restreindre la liberté d’accès à l’information et au partage ».

Le député européen et président du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, était dimanche l’invité de l’émission « Radio France Politique ». Il a pu revenir (23ème minute) à cette occasion sur le sujet des droits d’auteur sur Internet, au lendemain de la grande manifestation mondiale anti-ACTA, corrigeant au passage la petite approximation historique que Numerama avait relevée lors d’une précédente interview (ce qui est un bon très bon point s’agissant de la capacité de Jean-Luc Mélenchon à lire et corriger les erreurs légitimes qu’il peut faire au cours de la campagne).

« Les puissants sont très malins. Ils ont essayé de faire passer tout ça à l’OMC, ils n’y sont pas arrivés – au point que j’avais raté ce moment de la manœuvre dans une de mes explications -, ils ont créé encore un organisme à part« , raconte le candidat. « Au bout du compte, il s’agit, sous couvert de protection de la propriété intellectuelle, de contrôler les flux, les mouvements, d’interdire le partage entre soi« . Et le candidat à l’élection présidentielle de pointer du doigt la « paranoïa des Etats-Unis », qui « menace la liberté du monde« . Il assimile l’ACTA au très controversé accord SWIFT. « Les gens ne le savent pas, mais chaque fois qu’ils montent dans un avion, les Etats-Unis d’Amérique peuvent contrôler ce qu’il y a sur leur compte en banque« . Pour lui, l’ACTA relève de la même logique.

« Nous sommes contre Hadopi« , répète ensuite Jean-Luc Mélenchon. A la place, « on peut faire la licence globale, il y en a qui trouvent ça bien« , indique-t-il, sans en faire une proposition de campagne. « Il y a 1000 solutions. Moi je suis prêt à discuter de tout, sauf de la restriction de la liberté« .

C’est, pressé par le journaliste d’approfondir sa position notamment vis à vis des « problèmes de redistribution » de la licence globale, que le candidat du Front de Gauche s’agace. « Il y a toujours des problèmes dans toutes les solutions, et notamment pour les majors c’est toujours un problème de devoir lâcher fût-ce une miette, constate-t-il. Je ne vous dit pas que je suis le meilleur spécialiste, mais la position du Front de Gauche, c’est que nous sommes contre Hadopi, c’est tout à fait clair, et la licence globale a plutôt eu la faveur des camarades. Il y a quelque chose de mieux ? Discutons-en. Il y a quelque chose dont on ne discutera jamais, c’est restreindre la liberté d’accès à l’information et au partage.« 


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