Lorsqu’un fan crée gracieusement une communauté autour d’une marque et propose à celle-ci de reprendre le flambeau gratuitement, la moindre des choses est de le remercier. Mais pour Gallimard, la politesse ne va même pas jusqu’à répondre à celui qui a fédéré 1500 amateurs de l’éditeur sur Twitter, et qui proposait à Gallimard de reprendre l’usage du compte.

Gallimard a une chance incroyable. Il y a deux ans, voyant que l’éditeur n’avait pas enregistré de compte @Gallimard sur Twitter, un de ses clients a décidé de le faire à sa place. « Etant fan de la marque Gallimard qui m’a donné la passion de la lecture (notamment avec Harry Potter) j’ai souhaité éviter le squatage du nom par un américain ou une personne mal intentionnée« , nous raconte-t-il. « A cette époque j’avais déjà envoyé un mail à Gallimard via leur site, sans réponse« .

Non content de réserver le nom pour éviter qu’il soit utilisé à mauvais escient, notre homme décide d’alimenter le compte d’actualités sur Gallimard, d’annonces de dédicaces et autres évènements… Un véritable travail de community manager aujourd’hui très recherché par les entreprises, qu’il fait gratuitement. Il atteint 1500 followers, aussi bien des lecteurs que des écrivains, ce qui constitue selon lui le plus grand nombre de fans d’un compte d’éditeur français.

Mais deux ans plus tard, n’ayant pas que cela à faire, il décide de se consacrer pleinement à sa vie professionnelle et personnelle, et décide d’arrêter le compte. N’ayant jamais eu aucun contact avec Gallimard, il prend la décision de supprimer le compte, ce qu’il ne peut pas faire. Il supprime donc tous les tweets. « Après quelques jours, plusieurs followers m’ont contacté pour me demander ce qu’il se passait et m’ont conseillé de laisser un message... », raconte-t-il. Ce qui montre l’intérêt de la communauté pour le compte @Gallimard et ses actualités.

Il suit le conseil, et contacte Gallimard via le formulaire présent sur le site officiel. « Aujourd’hui, autour de cette communauté il y a plus de 1500 « followers » (personnes suivant le flux de ce twitter) avides d’actualité et d’informations qu’ils pourront à leur tour retransmettre. Malheureusement, je n’ai plus le temps de m’occuper de celle-ci de façon indépendante et j’ai décidé il y a quelques mois de supprimer ce compte…« , raconte-t-il dans le message dont Numerama a eu connaissance.

« Ne souhaitant nullement voir disparaitre ce compte et souhaitant encore moins faire une esclandre médiatique autour de l’édition et du web (l’année de votre centenaire), je lance une dernière bouée à la mer afin d’attirer votre attention sur l’importance des réseaux sociaux (…) Je suis ouvert à toutes discussions et peux si vous le souhaitez vous informer sur les moyens de gérer une communauté sur les réseaux sociaux« , proposait-il.

L’internaute nous assure qu’il aurait donné le compte @Gallimard gratuitement à l’éditeur, sans rien attendre en retour si ce n’est un remerciement pour ses bons et gracieux services.

Mais un mois plus tard, le dévoué fan n’a toujours aucune réponse de Gallimard. Nous avons nous-mêmes essayé de joindre l’éditeur par téléphone ce lundi matin. Celui-ci n’a pas de service communication, mais un service marketing et un service presse, distincts. Après avoir demandé le service compétent pour la communication du groupe sur Internet, nous avons été dirigés une première fois d’une standardiste vers une autre standardiste, qui elle-même nous a dirigé vers… un répondeur téléphonique. Sans que l’on sache à qui nous devions laisser un message. Nous avons donc raccroché.


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