Désireuse de réguler le marché des crypto monnaies sans pour autant ériger trop de barrières, la Russie s’apprête à lancer sa propre monnaie virtuelle : le CryptoRouble. C’est aussi l’occasion, pour elle, de devancer ses voisins européens, selon le ministre russe des télécommunications, Nikolaïi Nikiforov.

Alors que la Chine et la Corée du Sud ont récemment décidé d’interdire les levées de fonds liées à la crypto monnaie, la Russie s’apprête à lancer sa propre monnaie virtuelle, le CryptoRouble, comme le rapporte le site spécialisé CoinTelegraph.

L’annonce a été officialisée par le ministre russe des télécommunications, Nikolaï Nikiforov : « Je peux affirmer avec certitude que nous lancerons le CryptoRouble pour une raison toute simple : si on ne le fait pas, d’ici deux mois, nos voisins de l’Eurasec [la communauté économique eurasiatique, disparue en 2015 mais dont l’union douanière est conservée] le feront. »

À défaut de pouvoir être minée — une pratique qui se répand de plus en plus sur le web –, le CryptoRouble sera échangeable contre des roubles sans frais. Sauf si leur propriétaire ne peut justifier de sa provenance : dans ce cas, une taxe de 13 % est imposée. Un moyen pour la Russie de limiter les dérives de la crypto monnaie sans pour autant proscrire les pratiques les plus populaires qui entourent cette économie.

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Objectif : réguler sans « ériger trop de barrières »

L’annonce a été accueillie avec circonspection par de nombreux internautes, qui dénoncent une monnaie-fiat — une devise décrétée par un État. « Ce CryptoRouble n’est pas du tout une crypto monnaie. D’un point de vue matériel, ce n’est même pas une devise Internet puisque quasiment tout, de sa création à sa distribution en passant par son développement, n’a rien à voir avec les crypto monnaies disponibles » regrette ainsi l’un d’entre eux sur le site de CoinTelegraph.

Début octobre, Vladimir Poutine s’inquiétait ouvertement des potentielles dérives de ces monnaies virtuelles (blanchiment d’argent, évasion fiscale…) : « L’utilisation de crypto monnaie comporte de sérieux risques ». D’où son appel à créer un « espace réglementaire » sans pour autant « ériger trop de barrières ».

La solution prônée par le ministre des télécommunications semble assurer l’équilibre recherché tout en permettant potentiellement à la Russie de contribuer à la bonne santé de son économie en gardant la main sur cette crypto monnaie, le tout sans s’appuyer sur des devises étrangères. Aux Émirats arabes unis, Dubaï a pour sa part lancé sa propre crypto monnaie, l’EmCash, pour favoriser l’essor de la blockchain.


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