La fin d’année s’annonce particulièrement tendue, aussi bien pour les constructeurs automobiles que dans tous les domaines rattachés. La production de batteries européennes est également sur le fil du rasoir. Northvolt a pris la décision, le 21 novembre, de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, comme l’indique Reuters.
Cette procédure permet aux entreprises de tenter de se relancer sans craindre que les créanciers ne vident les caisses. C’est aussi le régime auquel est soumis le constructeur de voitures électriques Fisker. Cette décision n’implique pas forcément une banqueroute de Northvolt, mais les mois à venir seront cruciaux pour le groupe suédois, dont les perspectives restent bouchées.
Trop de projets lancés d’un coup
Northvolt a visiblement voulu aller plus vite que la musique. L’entreprise a cherché à se diversifier trop rapidement pour absorber toutes les dépenses. Elle a cherché à maîtriser toute la chaîne de valeur, de l’extraction des matières premières au recyclage des batteries. Ce choix d’investissement était probablement prématuré, comme la construction d’une seconde usine en Allemagne, alors que la production de l’usine suédoise ne tournait déjà pas à plein régime.
Le coup de grâce a été la perte d’une grosse commande de 2 milliards d’euros de BMW. Northvolt a dû entamer une première restructuration. Cela n’a pas suffi à absorber, en plus, le ralentissement de la demande pour les voitures électriques.
Northvolt conserve toutefois le soutien de clients comme Scania, mais les mois à venir s’annoncent tendus. Surtout, comme les fabricants européens, Northvolt a choisi de se concentrer principalement sur les batteries à chimie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), négligeant les progrès et la demande croissante pour la technologie LFP (Lithium-Fer-Phosphate). Cela risque de compromettre encore davantage sa reprise face à la concurrence chinoise.
Mise à jour à 15h00 : Peter Carlsson, co-fondateur et directeur de Northvolt depuis 2016, a démissionné.
Un signal d’alerte qui se propage vers d’autres acteurs
Si le leader vacille, les challengers sont aussi surveillés comme le lait sur le feu. ACC et PowerCo sont aussi dans une situation compliquée en Europe. La chute de Northvolt pourrait entraîner les autres entreprises dans son sillon, si le marché perd confiance dans les capacités de ces sociétés à honorer leurs promesses.
ACC peine à monter en cadence la production de ses batteries à destination du groupe Stellantis. Or, ce groupe commence sérieusement à s’intéresser à l’alternative LFP, ainsi qu’à d’autres types de batteries prometteuses.
L’Airbus de la batterie, pourtant crucial pour l’indépendance de l’Europe, pourrait bien être cloué au sol si toutes les planètes ne s’alignent pas correctement dans les mois à venir. Le sujet est forcément ainsi inquiétant, car de nombreux emplois sont en jeu.
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