Orange envoie à ses abonnés un SMS pour leur indiquer « la fin du réseau 3G aux États-Unis ». Effet domino, certains s’énervent de la mort de la 2G/3G française et dénoncent l’obsolescence de nombreux smartphones. Pourtant, il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
Fin 3G etats unis orange
Le SMS envoyé par Orange. // Source : Capture Numerama

En 2017, les opérateurs américains ont tué leur réseau 2G. Le 22 février, AT&T, 2ème opérateur des États-Unis, mettra fin à sa 3G (et sera progressivement suivi par ses concurrents). Une situation qu’Orange a jugé importante de faire savoir à ses abonnés. Le 7 février, de nombreux clients de l’opérateur ont reçu un SMS leur indiquant l’incompatibilité imminente de leurs terminaux 3G avec le réseau américain. Conséquence, certains s’inquiètent. Sur les réseaux sociaux notamment, on voit des personnes dénoncer une obsolescence programmée qui les contraindrait bientôt à changer de smartphone, ainsi que de vieux articles remonter. En France, où en sommes-nous ?

Pas de consensus en France

En France, la fin de la 3G, ou même de la 2G, est loin d’être actée. À notre connaissance, seul Orange a déjà abordé ce sujet publiquement dans une interview aux Échos en 2020. « On ne va pas empiler indéfiniment les réseaux. L’utilisation de la 2G baisse fortement et des technologies alternatives peuvent prendre en charge ses usages. D’ici à 2025, en Europe, on peut envisager une extinction de la 2G, au moins pour le grand public. » déclarait Stéphane Richard, son patron à l’époque.

Quid de la 3G ? En France, seule la fréquence des 2100 MHz a déjà été coupée. Elle sert désormais à la 4G et à la 5G. Au sénat en 2020, Sébastien Soriano, ex-président du régulateur des télécoms, indiquait favoriser une extinction de la 3G avant celle de la 2G. « Je m’oriente plutôt vers la 3G, dans la mesure où beaucoup de nos concitoyens utilisent encore la 2G pour se connecter au réseau, ainsi que l’Internet des objets qui fonctionne sur la 2G (dans une machine à café Selecta, on trouve une carte Sim 2G) .»

Cependant, ce sont les opérateurs qui doivent prendre cette décision, pas l’autorité de régulation. Aucun ne semble vraiment pressé, ce qui laisse supposer que les réseaux 2G et 3G ont encore de nombreuses années à vivre (le Royaume-Uni s’est fixé un cap sur 10 ans).

Steve Jobs présente le premier iPhone en 2007 // Source : Capture YouTube
Le premier iPhone, sorti en 2007, est seulement compatible 2G. // Source : Capture YouTube

Couper la 2G et du 3G a du sens

À terme, il est certain que la 2G et la 3G disparaîtront, tout comme la 4G et la 5G dans un futur encore plus lointain. Cependant, est-ce vraiment un désastre écologique comme certains le dénoncent ? S’il est évident que quelques équipements perdront leur connectivité, il est important de rappeler que les smartphones ont commencé à devenir compatibles avec la 4G à partir de 2012.

Dans l’hypothèse très improbable où la 2G et 3G disparaissent en 2025, quel sera le pourcentage de personnes avec un smartphone vieux de 13 ans à ce moment ? En ce qui concerne des équipements particuliers, comme les GPS, les terminaux de paiement électronique ou les machines à café, Stéphane Richard laissait entendre qu’il faudrait commencer par une extinction du réseau grand public, sans toucher au réseau des entreprises. Bref, d’ici la vraie fin de la 2G et de la 3G, il est peu plausible qu’un effondrement de la société ait lieu à cause de l’arrêt de certaines fréquences.

Au niveau des antennes aussi, peut-on vraiment dénoncer un scandale écologique tout en appelant les opérateurs à laisser en marche des antennes que peu de personnes utilisent, qui plus est beaucoup plus consommatrices en énergie que les plus récentes ? Ce débat n’a pas beaucoup de sens.

Parler de la fin de la 2G et de la 3G en France sous prétexte que certains pays commencent à mettre fin à leurs réseaux semble prématuré. Chez nous, ces réseaux devraient continuer à fonctionner encore quelques années, même si on peut se poser des questions sur leur utilité et leur consommation. En attendant, il n’y aucune raison de s’inquiéter.

Source : Numerama

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