Depuis le 9 juin, il est de nouveau possible de s’asseoir à l’intérieur des bars et des restaurants, et fréquenter les salles de sport tout comme d’autres lieux ouverts au public qui étaient encore fermés. Le problème, c’est que les risques de transmission covid-19 sont plus importants en intérieur qu’en extérieur, et que l’épidémie est loin d’être terminée.
Alors, pour que ces nouvelles libertés ne génèrent pas systématiquement de nouveaux foyers de contamination, le gouvernement a prévu un dispositif de traçage des contacts spécifique aux lieux clos. L’objectif : prévenir les visiteurs exposés à une personne positive au covid-19, afin qu’ils puissent s’isoler et se faire tester ; et ainsi ne pas contribuer à la diffusion de la maladie.
Ce nouveau dispositif est intégré à l’app TousAntiCovid (TAC), sous le nom « Signal ». Détail d’importance : l’utilisation du traçage des contacts de TousAntiCovid-Signal ne contraint pas à l’usage du traçage des contacts déjà en place avec TousAntiCovid (et inversement). Autrement dit, ce sont deux fonctionnalités distinctes de la même app.
Concrètement, TAC-Signal vous permet de scanner des QR Codes spécifiques affichés par les gérants des lieux clos que vous fréquentez. Sans entrer dans le détail (notre article de référence) de son fonctionnement, le scan vous fait simplement enregistrer sur votre app un identifiant spécifique au lieu, associé à l’heure du scan. Depuis le 25 mai, l’exécutif fournit un générateur de QR Codes à destination des établissements. Il est accompagné d’une FAQ en ligne pour répondre aux principales questions des professionnels et des particuliers.
Dernier point d’importance : les « cahiers covid » (les carnets de rappel), déjà déployés lors du déconfinement d’octobre 2020, font aussi leur retour. Ils peuvent être une alternative papier à TAC-Signal, même si le système de traçage des contacts qui en découle est bien différent.
Pourquoi scanner le QR Code ?
Si vous scannez le QR Code avec TAC-Signal, vous entrez dans le dispositif de traçage des contacts de l’établissement. Cela vous donne deux avantages :
- Vous êtes averti ou avertie en cas d’exposition à une personne qui s’est déclarée positive au covid-19 dans l’app. Dès lors, vous êtes cas contact et pouvez vous isoler et faire un test PCR si besoin.
- À l’inverse, vous pouvez vous déclarer vous-même positif au covid-19, le cas échéant, et ainsi prévenir indirectement les autres clients du lieu pour qu’ils puissent à leur tour agir en conséquence.
Vous n’êtes pas obligés de scanner le QR Code
- Dès les premières ébauches de StopCovid (l’ancêtre de TAC) la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) martelait que l’utilisation de l’app doit rester volontaire. Autrement dit, elle préconise qu’un citoyen fervent supporter de l’app et un autre refusant de l’installer doivent rester sur un pied d’égalité. Cette règle s’applique à TAC-Signal.
- Si vous ne voulez ou ne pouvez pas utiliser le système de QR Code, il est prévu que le restaurateur vous propose en alternative un cahier de rappel sur papier. À la réouverture des restaurants en octobre 2020, les clients n’avaient pas l’obligation de participer au traçage des contacts. « En pratique, le responsable de traitement ne peut pas refuser l’accès à son établissement, si la personne refuse de communiquer ses données [dans le carnet de rappel, ndlr] », écrivait la Cnil. Numerama a contacté la commission pour savoir si ce principe était maintenu. La FAQ du gouvernement se contente d’indiquer que « à l’entrée de ces lieux, le gérant vous invitera, au choix, soit à remplir le cahier de rappel papier, soit à scanner le QR Code. »
Vous ne communiquez pas vos données personnelles
Si vous décidez de scanner le QR Code avec TAC-Signal :
- Vous ne partagez aucune donnée personnelle avec l’établissement. C’est votre smartphone qui collecte un identifiant du lieu, et non l’inverse.
- En revanche, vous envoyez les données que vous avez collectées — identifiant du restaurant, heure d’entrée, l’identifiant de votre TAC-Signal au moment du scan — à un serveur central, contrôlé par l’État. Cet ordinateur central se charge de croiser les données et de prévenir les éventuels cas contacts. Les données ne sont pas conservées plus de 14 jours, un délai qui correspond à celui de l’incubation moyenne du virus. Mieux, vous pouvez supprimer les traces de votre passage sur un lieu sur le « Journal du cahier de rappel » disponible sur l’app.
- Le risque zéro n’existe jamais en cybersécurité, mais les scénarios éventuels pour abuser le système semblent extrêmement difficiles à mettre en place. Le tout, pour un butin plus que modéré (savoir à quelle heure vous étiez à tel ou tel lieu).
- Pour les raisons évoquées ci-dessus, si vous souhaitez participer à un dispositif de traçage des contacts, privilégiez le QR Code au cahier de rappel. La version papier du dispositif de traçage des contacts demande de renseigner, nom, prénom et moyen de contact (téléphone, email). Ces données personnelles sont le plus souvent mal protégées par les restaurateurs. Ils y ont accès et laissent parfois l’accès aux autres clients par inadvertance.
(mise à jour du sujet pour tenir compte de l’entrée en vigueur du dispositif)
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