LG a eu une fulgurance : avant de se lancer sur le marché du smartphone pliable, le constructeur préfère laisser la concurrence essuyer les plâtres.

Le MWC 2019 sera placé sous le signe du smartphone pliable — dernier gimmick à la mode et concrétisation d’une arlésienne qui dure depuis dix ans déjà. Un marché qui sera investi par Huawei, Xiaomi ou encore Samsung, si l’on en croit les bruits de couloir ou la communication officielle des marques. Le rival coréen de Samsung, le bien nommé LG, ne souhaite pas se précipiter sur la technologie. Lui qui a bluffé tout le monde avec un téléviseur enroulable au CES ne pense pas que cette prouesse sur le marché des smartphones soit un pilier de développement qui l’amènera à conquérir de nouvelles parts de marché.

« Nous avons examiné l’opportunité de sortir un smartphone pliable quand nous avons conçu notre smartphone 5G, mais nous avons décidé de ne pas nous lancer. Le principal souci de LG en ce moment sur le marché des smartphones et de retrouver une position confortable. Considérant cela, le smartphone pliable est trop en avance de phase pour LG. En termes de technologie, nous sommes en revanche prêts à dégainer en fonction des réactions du grand public », a affirmé Brian Kwon, dirigeant des branches TV et mobile du consortium, lors d’une conférence à la mi-février 2019.

lg-v30

Le roi des gimmicks deviendrait-il raisonnable ?

Ce discours est on ne peut plus pragmatique et il est vrai que LG n’a jamais réussi à s’imposer sur le secteur des smartphones, proposant année après année des modèles ni suffisamment premium pour concurrencer les leaders du marché, ni suffisamment abordables pour venir jouer sur les plates-bandes des constructeurs chinois. Cela ressemble même à un instant de maturité qu’on ne s’attendait pas à voir chez le Coréen, qui nous a plutôt habitués aux gimmicks qui ne touchent pas le grand public les années précédentes. On peut en citer quelques-uns :

  • LG G Slate, tablette qui misait sur la 3D avec des lunettes en carton et filtres bleu et rouge en 2011 (résultat : la tablette coûtait plus cher qu’un iPad)
  • LG Optimus 3D, smartphone qui misait sur la 3D sans lunette en 2011 (cela donnait la nausée)
  • LG Optimus Vu, smartphone carré intenable avec un stylet capacitif en 2012 (c’était simplement inutile et daté comparé aux premiers Galaxy Note)
  • LG G Flex, smartphone qui misait sur un écran incurvé en 2013 (aucun intérêt, si ce n’est d’avoir un smartphone fragile)
  • LG G5, smartphone modulaire qui misait sur un écosystème de composants à détacher (personne n’a voulu investir dans un écosystème fermé d’accessoires optionnels)
  • LG V30, smartphone qui misait sur un appareil photo « professionnel » (hyper configurable, mais moins bon que la quasi-totalité de ses concurrents)
lgoptimus3d.jpg

Ah, 2011

Le point commun de toutes ces tentatives reste l’incapacité de LG à vraiment imposer sa vision du smartphone au grand public. Certes, le constructeur tente des choses et sur le papier, elles semblent prometteuses. Mais il se frotte à chaque fois, en pratique, à un écueil : les consommateurs cherchent avant tout des smartphones simples, efficaces et au juste prix. En évitant la chasse à l’écran incurvé, peut-être que LG saura investir dans une direction qui lui permettra de revenir sur le devant de la scène et imposer une vision de la téléphonie comme il a su imposer sa vision de la télévision OLED.

Source : Numerama

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.