Uber a publié une liste publique des comportements de harcèlement sexuel proscrits. L’entreprise met en avant sa volonté de clarifier les situations répréhensibles pour mieux lutter contre les violences sexistes.

Uber entend lutter contre le harcèlement sexuel en dressant la liste de 21 comportements jugés inacceptables. Régulièrement accusée de sexisme, la société dirigée par Dara Khosrowshahi a publié le 12 novembre une classification des différentes formes que peut prendre le harcèlement imposé à une personne en raison de son identité de genre.

Dans une publication de blog sur Medium, le vice-président Tony West et Kristen Houser, la porte-parole du collectif Raliance qui travaille sur les violences sexuelles avec Uber, ont présenté cette « taxonomie » des comportements problématiques.

Uber s’associe au Centre national de ressources sur les violences sexuelles (NSVRC) et à groupe de réflexion Urban Institute pour dresser cette liste. « Nous partageons cette taxonomie complète aujourd’hui avec l’espoir qu’elle permettra à améliorer les stratégies des autres entreprises en matière de sécurité », assure Uber dans cette publication.

Dara Khosrowshahi, le CEO d'Uber. // Source : Michael Faas

Dara Khosrowshahi, le CEO d'Uber.

Source : Michael Faas

Tony West et Kristen Houser justifient la nécessité de cette classification en expliquant que les données sur le harcèlement sexuel sont rares, car les comportements problématiques ne sont pas toujours rapportés par leurs victimes. « Beaucoup de survivants ne s’attendent pas à ce que nous réagissions de manière appropriée », notent-ils.

Les 21 catégories de cette classification devront servir à nommer les comportements des conducteurs ou passagers des VTC. Si plusieurs formes de harcèlement coexistent, celui entrainant les conséquences les plus lourdes servira de principale référence, relève Quartz.

Deux catégories principales

La première catégorie présentée par Uber concerne les comportements de harcèlement sexuel (« sexual misconduct »).

  • Les regards fixes, insistants ou lascifs,
  • Les commentaires et gestes : des questions personnelles, des commentaires sur l’apparence, le flirt, des gestes et commentaires explicites,
  • Le fait de montrer des documents indécents,
  • Le fait de prendre des photographies sans respecter le consentement,
  • Les sollicitations de contacts à caractère sexuel,
  • La masturbation et les gestes indécents,
  • Les menaces verbales d’agression sexuelle.

Uber détaille ensuite les différentes catégories considérées comme relevant de l’agression sexuelle (« sexual assault »).

  • Les tentatives d’attouchement et de baiser sur le corps, excepté les zones sexuelles,
  • Les tentatives d’attouchement et de baiser sur les zones sexuelles,
  • Les attouchements et les baisers non consentis sur le corps, sauf sur les zones sexuelles,
  • Les tentatives de de pénétration sexuelle non consentie,
  • Les attouchements et les baisers non consentis sur les zones sexuelles,
  • La pénétration sexuelle non consentie.

L’entreprise estime que cette classification est « une étape cruciale » pour permettre de « comptabiliser efficacement les mêmes types d’incidents rapportés. » En tentant de définir plus clairement les situations répréhensibles, Uber semble vouloir montrer sa volonté d’en finir avec un passé chargé de situations problématiques.

« Une étape cruciale »

Presque deux ans après les révélations de Susan J. Fowler, Uber tente d’afficher sa volonté d’en finir avec les comportements problématiques qui ont conduit au départ de l’ancien CEO Travis Kalanick. En 2018, la société a encore été confrontée à des accusations mettant en doute ses bonnes intentions, lorsqu’une ex-employée a décidé de poursuivre Uber en justice.

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