« Comparez votre selfie à des œuvres d’art proposées par des musées partenaires », décrit l’application Arts and Culture de Google. À compter de ce mardi 4 septembre 2018, les Français pourront tester la fonctionnalité Art Selfie de la multinationale américaine.
Le concept : prenez vous en photo, et l’algorithme est censé repérer les visages qui ressemblent le plus à vos traits et à votre posture dans la base de données de peintures dont dispose Google.
Selfie + célébrités = recette gagnante
La fonctionnalité, disponible dans l’application Google Arts and Culture, a été lancée début 2018 aux États-Unis et aurait généré plus de 70 millions de selfies, nous explique la firme. Ce succès n’est pas vraiment une surprise : les selfies sont devenus ultra-populaires, et les êtres humains aiment qu’on les analyse. Il n’y avait plus qu’à espérer que des célébrités s’approprient la fonctionnalité : de Kristen Bell à Kate Hudson en passant par Josh Groban ou Rachel Bilson, de nombreuses stars ont partagé leur propre autoportrait, soit pour glaner les flatteries, soit pour se moquer des résultats hasardeux.
Car il faut savoir se montrer critique : les ressemblances sont parfois lointaines, très lointaines. Si la capacité de l’algorithme de machine-learning à trouver des concordances avec des œuvres reste impressionnante, la base de données (« des dizaines de milliers » explique-t-on chez Google) est faible — d’autant plus qu’une seule peinture peut nourrir la base de dizaines de visages si elle contient de nombreux protagonistes.
Cyril Diagne, artiste codeur qui a développé l’application, explique que les développeurs ne savent pas exactement sur quels critères l’algorithme décide des ressemblances. Nourri par de nombreuses images, il établit des liens que les humains qui l’ont créé ne peuvent pas identifier eux-mêmes.
Faire parler de l’application Arts and Culture
L’attrait d’Art Selfie est évidemment ludique : la fonctionnalité adopte assez de codes du monde moderne pour s’attirer la récompense de la viralité. Mais elle permet surtout, de manière astucieuse, à Google de mettre en avant son application Arts and Culture, relativement méconnue par rapport aux autres mastodontes que la firme a développés.
Arts and Culture est un projet créé à l’origine en 2011 pour numeriser une partie des œuvres présentes dans les musées afin d’aider à leur conservation et leur rayonnement. Google a ensuite lancé un Lab à Paris en 2013, dans lequel travaillent aujourd’hui 30 ingénieurs, nous précise la multinationale.
Qui peut voir vos selfies ?
Mais que deviennent les photos que vous prenez avec votre smartphone ? En réponse aux inquiétudes, Google a insisté sur le fait qu’ils ne gardent aucune des images envoyées : «Votre photo n’est pas transmise par votre appareil. En outre, vous êtes la seule personne à pouvoir la consulter si vous ne la partagez pas », précise l’application quand vous l’utilisez. La multinationale le promet : elle n’utilise pas vos selfies pour enrichir sa propre base de données de millions de photos de visages.
Sur son site, la CNIL rappelle que « le recours à un dispositif de reconnaissance biométrique intégrée à un appareil n’est pas soumis aux obligations prévues par le RGPD », dès lors que « le gabarit biométrique est stocké dans l’appareil, dans un environnement cloisonné et n’est pas accessible ou transmis à l’extérieur. »
Si vous voulez tester vous-mêmes cette fonction, il faut se rendre à partir de midi ce 4 septembre 2018 sur le site de Google Arts & Culture, rubrique « expérimentations », ou télécharger l’application Google Arts and Culture sur Android ou iOS.
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