Jusqu’où les défenseurs du piratage sont-ils prêts à aller pour abolir le droit d’auteur ? Le site ThePirateBay.org lance une grande opération dont l’ambition est d’acheter l’île de Sealand pour y faire régner une légilslation sans copyright où les bateaux pirates pourront voguer en paix. Prix envisagé : 2 milliards de dollars.

En 1967, l’ancien major de l’armée britannique Paddy Roy Bates conquiert Fort Roughs, une plate-forme militaire créée au large des côtes britanniques par la Royal Navy lors de la seconde Guerre mondiale. Il la déclare Etat indépendant en 1975 et y installe sa famille pour diriger cette micro Principauté dont la couronne échoue à son fils Michael en 1999.

La Principauté de Sealand, qui n’est bien sûr reconnue par aucun des pays membres des Nations Unies, s’installe sur une plate-forme de seulement 550 mètres carré, et s’équipe pour devenir un paradis fiscal et se connecter à Internet. En juin 2006, le territoire est dévasté par un feu qui, selon ses quelques habitants, « a sérieusement compromis la qualité de vie et le développement continu de la croissance économique et sociale de l’île ». Aussi depuis janvier et après 40 ans de règne absolu, la Principauté est officiellement en vente.

Qui peut-elle bien intéresser ? Au moins des pirates, apparemment.

Les créateurs de ThePirateBay.org ont mis en ligne BuySealand.com, dont l’objectif est de rassembler suffisamment de fonds pour acheter l’île. « Le prix de Sealand est probablement autour de 2.000.000.000 $ », confesse TPB. Mais « ça nous est un peu égal. On y va quand même ! ». « Nous voulons vraiment voir ce que la communauté peut faire – avec sa propre île. Puisque nous sommes tous en faveur du partage le pays serait partagé entre chacun de nous », expliquent les (très peu) potentiels acquéreurs, qui ont ouvert les négociations avec la famille.

Si les administrateurs de The Pirate Bay se fichent du prix, c’est que « si nous n’avons pas assez d’argent pour acquérir la Principauté de Sealand, nous essayerons de bâtir une autre île quelque part et de la revendiquer comme notre propre pays (les prix commencent à 50.000 $) », indique The Pirate Bay. Un forum a été ouvert pour commencer à discuter de l’organisation du pays et déjà plus de 8.000 messages ont été postés, qui traitent aussi bien de la législation que de la constitution, de l’économie ou de l’infrastructure. En bout de course, c’est bien sûr la création d’un Etat sans droit d’auteur qui est visé.

Selon nos informations, The Pirate Bay a contacté plusieurs grands acteurs du P2P pour les prier de se joindre à l’opération, plus ou moins publiquement. L’objectif est de convaincre les P2Pistes du monde entier de participer par leurs dons à la réalisation de cette utopie des temps modernes.

Fermé par la Suède sous les pressions du gouvernement américain à l’été 2006, la baie des pirates avait rapidement refait surface sur le territoire nordique pour y mener depuis une existence relativement paisible. Le site est connu pour ses multiples provocations et un dédain caractérisé contre les industries culturelles qui tentent de le faire fermer.

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