D’ici 2020, nous aurons plus de conversations avec une intelligence artificielle qu’avec notre conjoint. Cette prédiction du cabinet Gartner, volontairement provocatrice, a été mentionnée à plusieurs reprises par les intervenants du sommet The Next Web 2018, qui avait lieu à Amsterdam ces 24 et 25 mai.
« En 2019, les personnalités virtuelles vont faire le grand saut et passer du statut d’assistants fonctionnels à véritables compagnons de vie », a asséné David Mattin, analyste et détecteur renommé de tendances chez Trendwatching. Selon lui, les grandes tendances de la tech ne se détectent pas en observant le comportement des utilisateurs, mais en prenant en compte les évolutions de la technologie.
Des besoins que l’on pense propres à la nature humaine
Il affirme que les assistants vocaux vont réussir à s’inscrire dans notre quotidien car ils répondent à « des besoins que l’on croit être spécifiques à la nature humaine ». Par exemple : une IA peut vous apporter du réconfort ou de la compagnie. Et David Mattin de lancer la célèbre vidéo de présentation du projet japonais Gatebox, aussi drôle qu’inquiétant : il s’agit d’une IA entraînée à être votre petite amie virtuelle idéale.
Dans la publicité, un jeune homme discute avec elle, part travailler le matin, la prévient quand il est en retard, lui envoie des SMS pour lui dire qu’elle lui manque. Elle répond en retour : « J’ai hâte de te voir! » Le soir, ils regardent la télé ensemble avant de s’endormir.
Programmer les bots pour des conversations orales
Cet exemple est extrême. Mais il n’y a pas besoin d’aller aussi loin pour montrer à quel point la commande d’une IA par la voix est en train d’être perfectionnée par les acteurs du secteur. Purna Virji est la manager en charge de l’engagement au niveau international chez Microsoft. L’un de ses rôles est trouver comment rendre l’expérience utilisateur d’un assistant vocal la plus fluide possible.
Selon elle, le futur des assistants vocaux sera radieux si ses créateurs respectent plusieurs critères. D’une, les chatbots ne peuvent pas se permettre d’imiter les centres d’appels électroniques classiques qui vous demandent de « taper 1, 2 ou 3 » afin de sélectionner une option. Il faut que le dialogue soit fluide, facile, évident : « Vous avez la possibilité de commander des roses jaunes ou rouges, que préférez vous? »
Pour obtenir ce genre de phrase, il faut que les personnes en charge d’écrire les réponses et le langage qu’utiliseront les algorithmes « écrivent pour l’oral, pas pour l’écrit », souligne la manager en chef de Microsoft.
De deux, les assistants vont de plus en plus être dotés d’une personnalité propre. Un assistant d’aide à la gestion d’impôts empruntera un ton différent d’un assistant de booking de soirées. De même, ces deux algorithmes ne répondront pas de la même manière à une question de type « Est-ce que tu veux m’épouser ? ».
Toutefois, « il faut absolument que les gens savent qu’ils discutent avec un bot », insiste Purna Virji, car les utilisateurs « pardonneront beaucoup plus une erreur en sachant qu’ils ont affaire à une IA, plutôt que s’ils croient parler à un être humain ».
La semaine passée, Sundar Pichai dévoilait lors de la conférence annuelle des développeurs les capacités conversationnelles de son Assistant, désormais capable de passer un coup de fil à un salon de coiffure, sans que la coiffeuse ne se rende compte qu’elle parle à un algorithme. Bien que la conversation avec Google Duplex ait pu être un peu éditée pour la présentation, elle donne un aperçu crédible du futur proche des assistants audio : simples, efficaces et fluides. Les soirées passées sur le canapé à côté de son conjoint-IA ne sont peut-être plus très loin.
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