Pensant bien faire en lançant un service de trottinettes électriques en libre-service à San Francisco, les entreprises Bird, Spin et Lime se heurtent à l’ire des habitants et à l’agacement des pouvoirs publics.

Il y a trois semaines, les sociétés Bird, Spin et Lime se rêvaient en acteurs majeurs de la mobilité de demain à San Francisco, pensée pour être écologique (des moyens de se déplacer qui ne polluent pas) et pratique. En lançant une plateforme de trottinettes électriques en libre-service pour un prix doux sur des trajets courts (à partir de 1 dollar depuis une application mobile), ils pensaient bien faire. Aujourd’hui, le rêve s’est transformé en cauchemar : dans la ville, les habitants se plaignent des comportements des usagers, qui laissent les trottinettes n’importe où, et de la dangerosité du véhicule quand il est utilisé sur un trottoir — une règle trop souvent bafouée.

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Il faut des règles

Le fait est que le service proposé par Bird, Spin et Lime est très permissif et, sans un minimum de savoir-vivre en société, peut vite semer la zizanie dans un paysage urbain. Sur l’application de Spin, on découvre qu’il suffit de scanner le QR code de la trottinette et de la laisser à l’endroit où l’on a terminé le trajet pour stopper sa course, signalant juste de suivre « les règles locales pour se garer ». C’est un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres et la conséquence peut s’avérer désastreuse : on voit des trottinettes posées partout, et surtout n’importe où.

De fait, Dennis Herrera, avocat pour la ville, a envoyé une ordonnance de cessation et d’abstention (cease and desist) aux trois startups. Dans la lettre reçue par Spin, on peut lire, « Mon bureau continue de recevoir plusieurs plaintes d’habitants et de fonctionnaires à propos de comportements dangereux avec les trottinettes Spin. Nous avons rassemblé des preuves que Spin et ses utilisateurs ignorent les règles et violent aussi bien les lois locales que celles de l’État ». 

Trottinette Spin

À cette potentielle interdiction qui pourrait être appliquée plus tard, Bird a répondu de manière intelligente en ouvrant le dialogue. Chez Curbed San Francisco, Kenneth Baer, porte-parole de l’entreprise, a confié la volonté « de travailler avec la ville » afin de créer « un cadre pouvant faire de San Francisco un leader pour proposer des nouvelles options de mobilité ». Bird s’engage d’abord à donner 1 dollar par véhicule chaque jour afin de créer des infrastructures davantage propices à accueillir son service. 

Ensuite, pour améliorer la traçabilité et prévenir tout manquement aux règles, Bird va imposer aux utilisateurs de prendre une photo à la fin de chaque trajet. Une preuve qu’il y a la volonté de trouver des solutions. On comprend pourquoi : en quelques semaines, les trottinettes estampillées Bird et qui sont les fameuses M365 de Xiaomi ont parcouru près de 150 000 kilomètres dans les rues de San Francisco. 

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