Le nouveau PDG de SFR aura fort à faire, entre la concurrence de Free Mobile et l'objectif de Vivendi de se désengager de l'opérateur. Lors d'une interview, la nouvelle tête de la société a évoqué ces sujets : il a également imaginé l'hypothèse où la France ne compterait plus que deux réseaux, l'un entre Orange et Free, l'autre destiné à SFR et Bouygues.

Depuis le mois de janvier 2012 et l'arrivée de Free dans le secteur de la téléphonie mobile, la France compte quatre principaux opérateurs de télécommunications. Trois d'entre eux disposent de leur propre infrastructure (étant arrivé très récemment, Free s'appuie en partie sur celle d'Orange le temps de déployer son réseau), ce qui profite au passage aux MVNO, qui n'ont pas d'antenne-relais.

À terme, la France sera donc couverte par quatre réseaux téléphoniques bien distincts. Mais lors d'un entretien accordé au Journal du Dimanche, le président de SFR a envisagé un autre scénario, certes moins probable, dans lequel le pays n'en compterait plus que deux. Selon le nouveau PDG du groupe, Jean-Yves Charlier, un rapprochement pourrait s'effectuer entre Orange et Free d'une part et SFR et Bouygues d'autre part.

"Plusieurs opérateurs peuvent partager leurs réseaux. Au bout du compte, n'avoir plus que deux réseaux est une possibilité. Notre axe avec Bouygues Télécom est clair. Free est, de son côté, déjà lié à Orange", a-t-il commenté, faisant référence aux liens étroits tissés entre l'opérateur historique et le nouveau venu dans les communications 2G et 3G, dont l'accord courre jusqu'en 2018.

SFR et Bouygues se sont également rapprochés ces derniers temps. En juillet, les deux sociétés ont annoncé leur intention de partager une partie de leur réseau mobile, s'ils obtiennent le feu vert des autorités. Pour le gouvernement, ce rapprochement a été décrit comme "particulièrement adapté", tandis que l'autorité de la concurrence n'est pas opposée au principe d'une mutualisation encadrée.

L'hypothèse évoquée par le directeur de SFR n'est toutefois pas celle ayant la meilleure chance d'être concrétisée. Cependant, une relative mutualisation est envisageable, en particulier dans les zones faiblement peuplées. Cette mutualisation est d'ailleurs en cours dans les campagnes, à des degrés divers selon les opérateurs. Les zones denses sont en revanche laissées à la stricte concurrence.

Le scénario reste toutefois envisageable : le fait que plusieurs opérateurs passent par un même réseau ne signifie pas une absence de concurrence. L'existence des MVNO, qui empruntent les structures des autres, le montre. D'ailleurs, ce que veut surtout éviter l'autorité de la concurrence, ce n'est pas une réduction des réseaux. C'est le recul du nombre d'acteurs, qui n'est pas souhaitable.

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