Si vous ne l’utilisez pas forcément vous-même, vous avez sans doute déjà entendu l’expression « googler » (ou sa variante « googliser ») pour désigner une recherche sur le moteur de recherche du géant américain, du type : « Attends, je le google ». Aux États-Unis, ce terme faisait l’objet d’un procès opposant la firme de Mountain View à un plaignant contestant la validité de la marque déposée par Google, selon le principe du « généricide ».
Celui-ci consiste à faire perdre à un terme son statut de marque déposée au motif qu’il est devenu tellement courant, dans le langage quotidien, qu’il en perd cette protection légale. C’est notamment ce qui est arrivé, aux États-Unis, à des mots comme thermos, aspirateur (hoover) ou aspirine (aspirin), devenus trop génériques.
Heureusement pour Google, la cour d’appel de San Francisco a estimé, ce mardi 16 mai, que ce cas de figure ne s’applique pas dans son cas : sa marque reste donc déposée et protégée même si l’expression est devenue un synonyme de « faire une recherche sur le web ». Le juge explique ainsi dans sa décision : « Même en supposant que le public utilise le verbe « googler » de manière générique et à tort et à travers, cela ne nous dit rien de la façon dont il perçoit le terme en lui-même — sans tenir de sa fonction grammaticale — par rapport aux moteurs de recherche sur le web. »
La cour d’appel note, en complément, que les cas de « généricide » à succès surviennent quand le terme en question est devenu un « descripteur exclusif », au point d’obliger la concurrence à s’aligner ou à recourir à ce terme (ce qui n’est pas le cas ici de Bing, DuckDuckGo ou d’autres moteurs de recherche).
Googledisney.com, Googlebarackobama.com…
Le litige remonte à 2012, quand le dénommé Chris Gillespie enregistre 763 noms de domaine contenant le terme « google », associé à différents mots potentiellement porteurs de nombreuses visites : googledonaldtrump.com, googledisney.com, googlebarackobama.com, googlenewtvs.com.
La firme de Mountain View s’est empressée de déposer une plainte pour violation de son copyright par cybersquatting, du nom de cette pratique qui consiste à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque (ou une personnalité) pour la revendre au prix fort ou profiter de sa notoriété. La justice a donné raison à Google, et ordonné le renoncement aux noms de domaine en question.
Loin de se laisser abattre, Chris Gillespie a saisi la justice à son tour pour tenter de faire invalider la marque déposée Google. Mais les juges ont finalement donné raison, avec cette dernière décision, au géant de la tech.
En France, les linguistes parlent d’antonomase pour désigner ce phénomène. Pédalo, Post-it, Abribus, Bikini, carte bleue… ne sont que quelques exemples emblématiques parmi une longue liste.
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