A l’heure où la compétition entre les moteurs de recherche se tourne vers le multimédia, le Video Store de Google était une pièce très attendue du puzzle. Pour rester ou devenir leaders des portes d’accès au web, Google, Yahoo et MSN doivent permettre aux internautes de trouver facilement les musiques et films qui les intéressent, et convertir ces recherches en ventes de contenus pour monétiser leur technologie et séduire les producteurs.
Yahoo, comme nous le voyions encore ce matin, fait le pari des tags et des réseaux sociaux pour tirer son épingle du jeu. Google, qui a foi en sa technologie, préfère miser sur la qualité de ses moteurs de recherche et sur leur simplicité d’utilisation. C’est donc sans surprise que Google Video Store s’inscrit dans cette stratégie et préserve la philosophie des interfaces sans fioritures qui ont fait le succès de la firme.
Le service vidéo de Google mélange allègrement les productions payantes de grands studios comme CBS et les vidéos amateurs uploadées par les internautes depuis plusieurs mois. Les premières sont tout de même isolées au sein du groupe « video store » dont le catalogue brille pour le moment par sa pauvreté. Google n’a pu obtenir que quelques séries de CBS (dont des classiques comme Star Trek et MacGyver), des matchs de bastketball de la NBA, et quelques vidéos et films de seconde catégorie. Preuve que les studios sont réellement réticents à proposer leurs vidéos sur Internet, même lorsque le distributeur s’appelle Google et double son chiffre d’affaires en 2005. Une mauvaise nouvelle pour la « lutte contre le piratage » tant souhaitée par les studios.
Comme prévu, Google qui considère sa plateforme comme une place de marché donne accès à différents tarifs et formules, déterminés par les éditeurs. CBS a ainsi choisi de proposer des séries comme CIS et NCIS à 1,99 $ le droit d’accès de 24H, tandis qu’un match complet des Chicago Bulls contre les Supersonics de Seattle coûte 3,95 $ à l’achat (téléchargement protégé par DRM). Les amateurs de Star Trek paieront eux aussi 1,99 $ l’épisode, mais cette fois à l’achat, pour pouvoir le regarder autant de fois qu’ils le souhaitent. Pas sûr dans toute cette cacophonie tarifaire que le consommateur s’y retrouve…
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