Non, ce n’est pas une blague. Lors d’un forum international à Berlin, le 25 octobre 2025, le Premier ministre albanais Edi Rama a fait une annonce pour le moins singulière : Diella, sa ministre des Marchés publics — générée par IA — est enceinte, et s’apprête à donner naissance à 83 bébés… eux aussi conçus par IA.
Un enfant par député socialiste
Rien n’est laissé au hasard. Ces 83 enfants correspondent au nombre exact de députés du Parti socialiste au Parlement albanais. Chaque parlementaire aura donc son propre « bébé IA ».
Les propos du Premier ministre, rapportés par le média ScanTV le 25 octobre, sont sans équivoque : « Ces enfants leur serviront d’assistants, participeront aux séances parlementaires, prendront des notes sur tout ce qui se passe et informeront et conseilleront les députés sur leurs réactions ».
Ce n’est pas tout : « Ces enfants bénéficieront des connaissances de leur mère en matière de législation européenne », a ajouté Edi Rama, dans un ton symbolique — et volontairement provocateur. En parlant de « grossesse » et « d’enfants », il cherchait à rendre plus visuelle la prolifération de copies intelligentes de Diella. Voire un peu trop.
Dans le détail, ces « bébés » seront les yeux et les oreilles des députés socialistes : « Si vous allez prendre un café et oubliez de revenir au travail, cet enfant dira ce qui a été dit lorsque vous n’étiez pas dans la pièce ». Il précisera aussi si leur nom a été évoqué et s’ils doivent « contre-attaquer » lorsque quelqu’un les cite « pour de mauvaises raisons ». Pratique.
Lutter contre la corruption
Développée par l’Agence nationale de la société de l’information (AKSHI), Diella — dont le nom vient du mot albanais Diellë signifiant « Soleil » – a d’abord été lancée début 2025 comme assistante virtuelle sur la plateforme numérique eAlbania pour aider les citoyens dans leurs démarches administratives.
Elle a ensuite été promue ministre des Marchés publics par Edi Rama, le 11 septembre 2025. L’objectif affiché : lutter contre la corruption en confiant la supervision des appels d’offres publics à un système algorithmique censé garantir une transparence totale. En 2025, l’Albanie se situe toujours dans le tiers inférieur mondial en termes de perception de la corruption, bien qu’elle ait récemment enregistré une amélioration notable. Début octobre 2025, Edi Rama — qui a récemment entamé son quatrième mandat — a défendu le recours à l’IA comme instrument pour « transformer la gouvernance » et renforcer la transparence publique en Albanie.
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