C’est un nouveau drone dont le nom fait référence au Vieux Continent, mais pour son fabricant, cet engin sans pilote — le CA-1 Europa — serait surtout parfait au sein de l’armée de l’air et de l’espace française. C’est en tout cas l’impression qui se dégage à la lecture du communiqué publié le 25 septembre 2025 par l’entreprise allemande Helsing.
En effet, la communication de Helsing insiste bien sur les atouts de ce drone pour la France. Ainsi, il est noté que ses forces aériennes « misent de plus en plus sur les systèmes d’IA sophistiqués, destinés à augmenter les capacités des chasseurs pilotés et à décupler la puissance aérienne ». Or, le CA-1 Europa a des arguments allant dans ce sens.
« Avec sa modularité et son architecture ouverte, continue le communiqué, le CA-1 Europa permettra une intégration fluide de l’ingénierie et de l’intelligence artificielle françaises d’excellence, à l’exemple de Centaur. » Centaur est un autre produit de Helsing : c’est un système d’IA taillé pour le combat aérien avec l’ambition d’être autonome.
Bien sûr, Helsing n’entend pas proposer le CA-1 Europa qu’à la France, ni ne prétend qu’il n’a été développé que pour l’Hexagone. La version anglaise de son communiqué cherche ainsi plutôt à séduire la Royal Air Force, tandis que la déclinaison allemande mentionne plus généralement l’OTAN et donc, à travers elle, ses pays membres.
Dans une fiche technique consacrée au CA-1 Europa, Helsing mobilise cela dit des concepts employés par l’armée de l’air française, comme MORANE — acronyme de mise en œuvre réactive de l’arme aérienne. Comme l’indiquait le ministère des Armées, il s’agit d’un plan récent, testé lors d’un exercice de haute intensité au printemps 2024 (Volfa).
L’idée, avec MORANE, est que l’armée de l’air puisse déployer des moyens rapidement, sous très faible préavis, avec une empreinte logistique la plus réduite possible, en démontrant de la réactivité et de l’agilité. Cela doit servir en cas d’imprévu, si la base de repli est attaquée, par exemple, ce qui oblige à se disperser ailleurs.
Des caractéristiques encore vagues, et un horizon lointain
Pour développer ce drone, Helsing a divisé le travail. À Grob, filiale allemande spécialisée dans la fabrication d’aéronefs, acquise début juin, revient la tâche de bâtir l’appareil. À Helsing revient l’IA militaire. Outre Centaur, Cirra s’occupe de la guerre électronique et Symphony de la fusion de données en temps réel et l’orchestration générale.
Les caractéristiques techniques du CA-1 restent assez floues à ce stade. Il est dit que l’appareil appartient à la classe des aéronefs sans pilote de 3 à 5 tonnes, qu’il est « polyvalent » et qu’il peut naviguer « dans le domaine haut subsonique », c’est-à-dire un peu avant le mur du son, soit en dessus des 1 225 km/h (Mach 1).
La question de l’armement n’est pas directement adressée. Cependant, on relève dans la fiche technique l’existence d’une soute avec la mention d’une capacité d’emport interne, ce qui suggère que l’engin pourrait larguer tout aussi bien des bombes, des missiles ou bien des minidrones, pour répondre à son rôle multimission.
Reste maintenant la question du calendrier. Pour l’heure, l’engin présenté n’est qu’une maquette à l’échelle du CA-1 Europa. La version de série, elle, n’est pas pour demain. Helsing table sur un calendrier à quatre ans. Une échéance malgré tout assez lointaine dans un secteur, les drones, qui s’est montré très dynamique, et très changeant.
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