Dix pays, dont les États-Unis et la France, ont établi six principes pour la 6G, qui arrivera après 2030. La Chine, malgré son poids dans l’industrie des télécoms, est absente. Le reflet d’une réalité géopolitique.

Le développement de la 6G, qui viendra succéder un jour à la 5G, ne se réduit pas à des considérations techniques. Il comporte aussi tout un volet politique. Les puissances occidentales viennent d’en faire la démonstration fin février, avec la parution d’une déclaration commune fixant « les principes de la 6G. » Ils sont au nombre de six.

Ces six dispositions couvrent des thématiques d’interopérabilité, d’ouverture, de résilience, d’efficacité technique, de durabilité, mais aussi de protection de la vie privée et d’accessibilité. Mais surtout, ce cadre invite à créer une 6G « de confiance au service de la sécurité nationale. » Le détail est donné sur le site de la Maison-Blanche.

6G
La 6G est attendue dans une décennie. // Source : Numerama

Les États-Unis figurent parmi les signataires de cette déclaration. À leurs côtés, on retrouve neuf autres pays, la plupart occidentaux : l’Australie, le Canada, la Finlande, la France, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Suède. Deux exceptions : la Corée du Sud et le Japon, deux pays asiatiques qui sont toutefois très proches de l’Occident.

Ces États regroupent quelques-uns des principaux équipementiers dans le secteur des télécoms — qui sont déjà très actifs dans la 5G et qui pivotent progressivement vers la génération d’après. On peut mentionner la Suède (Ericsson), la Finlande (Nokia), la Corée (Samsung, LG) ou bien les États-Unis (Cisco, Qualcomm).

Un absent de poids : la Chine

Mais cette liste est aussi éclairante au regard des nations absentes de cette déclaration. Parmi les États qui comptent et dont les industries auront une influence sur l’après-5G, il y a la Chine. Or, nulle trace de l’Empire du Milieu dans les communiqués français ou américain. Pourtant, Pékin aussi est dans la course à la 6G.

En novembre 2020, on se souvient que le pays avait fait parler de lui avec le lancement d’un satellite expérimental 6G. L’université du Jiangsu a aussi mis en place un groupe de recherche. Enfin, les grands équipementiers que sont Huawei et ZTE sont aussi dans les starting-blocks, comme les opérateurs du pays.

Huawei antenne 4G 5G
Une antenne bâtie par Huawei. // Source : Huawei

L’absence de la Chine dans cette déclaration commune reflète une fracture avec l’Occident — apparue au grand jour avec le déploiement de la 5G. Washington a beaucoup pesé sur ses alliés pour les inciter à se détourner de Huawei pour installer cette nouvelle génération de téléphonie mobile, en arguant des risques d’espionnage au profit de Pékin.

Au delà de ces enjeux géopolitiques, c’est aussi une compétition internationale qui se joue. « On voit que les positions se prennent extrêmement tôt, que les standards se définissent extrêmement tôt. Il faut donc que la France et l’Europe puissent être au rendez-vous pour l’arrivée de la 6G », avait lancé Cédric O, l’ex-secrétaire d’État en charge du numérique, en 2021.

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