Google Bard permet à ses utilisateurs de partager une conversation avec un proche grâce à un lien spécial. Problème : le moteur de recherche de Google indexe les fameux liens, ce qui rend toutes les conversations publiques.

Par défaut, vos conversations avec Google Bard sont privées. Des employés de Google peuvent y accéder pour améliorer le service, si vous avez accepté cette option, mais l’intelligence artificielle générative de Google n’est pas censée révéler la vie privée de ses utilisateurs.

Pourtant, à cause d’un bug d’indexation, Google Bard fait exactement l’inverse. Des centaines de conversations sont accessibles librement, parce que Google n’a pas assez verrouillé son système. Un vrai problème de protection de la vie privée.

En recherchant l'URL de partage de Bard dans Google, on tombe sur plein de conversations.
En recherchant l’URL de partage de Bard dans Google, on tombe sur plein de conversations. // Source : Numerama

Google recense tous les partages Bard

Depuis l’été 2023, Google Bard permet à ses utilisateurs de partager une conversation. Son objectif est assez simple : si une réponse vous plaît, Google espère que vous la partagerez à vos proches, pour mettre en avant son service. ChatGPT fait la même chose, il n’y a ici rien d’étonnant. Google Bard génère alors un lien en bard.google.com/share, qui contient un identifiant unique menant vers la conversation, sans avoir besoin d’être connecté au compte Google qui a posé la question.

Pour qu'un contenu soit visible, il faut le partager depuis Bard.
Pour qu’un contenu soit visible, il faut le partager depuis Bard. // Source : Numerama

Le problème est que Google, le moteur de recherche, a repéré ses fameux liens. Puisqu’il les a tous indexés, en analysant leurs contenus, il les rend publics dans ses recherches. Ainsi, en tapant « site:https://bard.google.com/share » dans Google, on peut accéder à des centaines de discussions privées entre des utilisateurs et Google Bard et l’intelligence artificielle.

Certaines contiennent éventuellement des informations confidentielles, destinées aux proches de leur auteur. Encore plus dangereux, on peut affiner le résultat en tapant par exemple « site:https://bard.google.com/share secret », afin de tomber sur des conversations contenant le mot « secret ». Cette erreur ne rassure pas vraiment sur le comportement de Bard, qui ne devrait pas traiter les conversations de ses utilisateurs comme de simples pages web.

Précision importante : les conversations qui n’ont pas été partagées ne sont pas concernées. Seules celles partagées depuis l’outil de Google, en créant un « Public Link », peuvent être vues par Google.

En réponse à un tweet dénonçant cette situation, les équipes de Google Search expliquent ne pas avoir eu l’intension d’indexer ces liens. Ils seront prochainement bloqués, ce qui veut dire que tous les liens en bard.google.com/share n’apparaîtront plus dans Google. En attendant, mieux vaut éviter de confier des secrets à l’IA. Le 27 septembre, soit un jour après la découverte de ce comportement, le bug était encore bien présent.

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