Lors d’une conférence de presse, les syndicats des distributeurs et des libraires ont souhaité la mise en place rapide d’un hub dédié au livre numérique. Pour développer l’offre, ils demandent également l’instauration du prix unique et un taux de TVA réduit à 5,5 %.

Ça commence à bouger du côté des distributeurs et des libraires. À l’occasion d’une conférence de presse organisée hier, le Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels (SDLC) et le Syndicat de la Librairie Française (SLF) ont appelé à la mise en place rapide d’une plate-forme unique pour le téléchargement du livre numérique, faute de quoi le marché français risque rapidement d’être sous contrôle d’entreprises étrangères, comme Google, Amazon ou encore Apple.

Représentant près de 70 % des ventes de livres en France (la SDLC regroupe la Fnac, Virgin Mégastore, Cultura, Le Furet du Nord et Decitre, tandis que la SLF compte dans ses rangs 550 librairies indépendantes), cette mobilisation inédite pourrait rapidement déboucher sur une « plate-forme interprofessionnelle unique (hub) des éditeurs et distributeurs« . De plus, la SDLC et le SLF réclament l’application pour le livre numérique de la loi Lang sur le prix unique du livre et du taux de TVA réduit à 5,5 %.

Des demandes qui figurent d’ailleurs dans le rapport Zelnik. En effet, la mission présidée par Patrick Zelnik a proposé entre autres l’extension du prix unique au livre numérique, avec l’extension du régime de 1981 pour les e-books. La réduction de la TVA à 5,5 % est également suggérée dans le document remis la semaine dernière à Frédéric Mitterrand. Nicolas Sarkozy s’était également déclaré favorable au prix unique et au taux réduit de TVA lors de la présentation de ses voeux aux milieux de la culture.

Car pour la SDLC et la SLF, le développement du marché du livre numérique passe « en premier lieu par l’élargissement de l’offre numérisés« . Pour l’heure, ce secteur reste « très embryonnaire« , représentant moins de 1 % en valeur des ventes de livres en 2009. Pour le président de la SDLC, « nous sommes à la veille du démarrage réel du marché, dans la lignée de ce qui se passe aux États-Unis ou en Allemagne« .

Ces mesures sont cruciales selon eux, pour éviter « une guerre des formats (papier et numérique) telle celle qui fait rage aux États-Unis« . Cependant, si les syndicats ont rappelé que des structures similaires existent pour le livre papier, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis qui tempère les ardeurs des distributeurs et des libraires. Elle « recommande qu’une période d’observation soit respectée, durant laquelle aucun dispositif spécifique ne serait défini pour le livre numérique et dans laquelle les différents modèles pourraient cohabiter (fixation des prix par le détaillant ou par l’éditeur, système technique ouvert ou fermé)« .

Et tandis que la SDLC et la SLF souhaite la naissance d’une plate-forme en 2010, l’Autorité estime nécessaire « une période d’un à deux ans permettrait d’évaluer les différents modèles et de bénéficier, au terme de cette phase d’observation, de retours d’expérience pour envisager la suite« , période qui permettrait de « mener des réflexions sur les modes de rémunération des auteurs dans un monde numérique« . Une position qui a déçu, la SDLC et le SLF craignant que les géants d’Internet « préemptent le secteur« .

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