742 euros (casque + frais de port), tel est le prix du casque de réalité virtuelle Oculus Rift. Forcément, le tarif a surpris de nombreux enthousiastes et en a même refroidi un paquet. D’autres trouvent que le prix pratiqué est juste. Ils ont tort, et voilà pourquoi. En 10 points.

1 — Un simple accessoire

Rappelons-nous de la Playstation 3, étiquetée à 599 euros à sa sortie, la console paraissait totalement hors de prix et a longtemps pourri dans les rayons des boutiques avant que Sony ne se décide à en revoir le prix. Et là on parle d’une console qui se suffisait à elle même contrairement au Rift qui a besoin d’une machine (très) puissante pour fonctionner. Plus de 700 euros pour un accessoire, c’est sans doute un peu présomptueux.

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2 — Réservé au PC

Pour profiter du casque d’Oculus VR, il faut encore disposer d’un PC de jeu, et non des moindres (comptez au minimum 800 euros pour une machine compatible). Les consoles, même de nouvelle génération, n’étant pas assez puissantes, elles ne pourront profiter du Rift. Les clients de Sony attendront sagement le futur casque Playstation VR de la marque, ceux de Microsoft ne savent pas encore ce qui les attend.

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3 — L’Oculus Rift ne remplace rien

La réalité virtuelle étant une expérience particulière, elle demande (la plupart des développeurs sont d’accord là-dessus) des expériences spécifiques. Il est donc peu probable de voir les joueurs délaisser le jeu vidéo traditionnel pour une réalité virtuelle qui ne réinventera pas le jeu vidéo mais en proposera une nouvelle variante. Ceux qui attendent des Call of Duty ou Assassin’s Creed VR en espérant retrouver ce qu’ils connaissent déjà doivent se faire une raison, ce ne sera pas le cas.

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4 — Une technologie « isolante »

Le problème de la réalité virtuelle c’est qu’une fois le casque sur la tête, il devient difficile de communiquer avec le monde extérieur. Pour son entourage, le joueur risque de très vite passer pour le lourd de service, car il sera difficile de lui parler de quelque chose pendant qu’il gambade joyeusement dans son petit monde. Avec un jeu vidéo traditionnel, il suffit de mettre le programme en pause pendant quelques secondes. En réalité virtuelle, il faudra mettre le jeu en pause, retirer le casque, le poser et puis discuter. Autant dire que cela risque vite d’agacer tout le monde.

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5 — Pas pour tout le monde

Ce n’est pas un secret, la réalité virtuelle pose des problèmes de vertiges, malaises et migraines à de nombreuses personnes. Chaque constructeur tente d’apporter des solutions mais personne n’a encore réussi à rendre l’expérience parfaite pour tous. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui motive le développement d’expériences spécifiques. Chez Oculus VR, on donne même déjà une note de confort sur la boutique officielle, pour que chacun puisse déterminer si cela va lui convenir. Nul doute qu’à la première expérience négative, un joueur rangera vite le casque dans une armoire pour ne plus jamais l’en sortir.

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6 — Une technologie loin d’être aboutie

Pour rendre la réalité virtuelle plus immersive, Oculus VR a prévu d’adjoindre des « manettes » à son casque. Avec elles, le joueur pourrait mieux interagir dans l’environnement, puisque les modules servent à représenter ses mains dans l’espace, et à lui permettre des les utiliser pour manipuler des objets. L’idée est bonne mais la technologie n’est pas prête et ne le sera pas avant plusieurs mois. En outre, il reste à en connaître le prix, qui s’ajoutera à celui déjà très élevé du Rift.

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7 — Les killers apps manquent à l’appel

Sur son site officiel, Oculus VR ne met que deux jeux en avant : Eve : Valkyrie (un simulateur spatial) et Lucky’s Tale (un jeu de plateformes). Rien de bien folichon donc, aucune grosse licence n’étant présente pour l’instant. Pour convaincre le joueur lambda de mettre une somme aussi importante dans un casque de réalité virtuelle, il faudra sans nul doute trouver des arguments un peu plus convaincants.

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8 — Les développeurs vont être refroidis

Le problème, avec les marchés de niche, c’est que les clients potentiels y sont de facto peu nombreux. En réservant son casque à une élite fortunée, l’entreprise américaine limite le nombre de ventes possibles pour les jeux créés par les développeurs. De plus, développer pour la réalité virtuelle coûte plus cher que pour une console de jeu traditionnelle, un smartphone ou une tablette. Il est donc peu vraisemblable de voir beaucoup de jeux de qualité débarquer pour l’onéreux Oculus Rift. Pire, ce sont des jeux vite torchés et médiocres, qui risquent d’innonder la boutique officielle du casque.

9 — Une évolution incertaine

Pour l’instant, rien ne dit qu’Oculus VR ne va pas sortir une version plus aboutie de son casque dans les mois qui viennent. L’entreprise pourrait même envisager de sortir une nouvelle itération par an, en demandant à chacun de repasser à la caisse à chaque fois pour disposer du dernier cri en matière de réalité virtuelle. Investir dans un Rift à l’heure actuelle se révèle donc plus que risqué. Là encore, on voit mal des millions de clients débouler la carte bancaire à la main pour se jeter sur un accessoire aussi peu lisible dans son évolution.

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10 — La concurrence va en profiter

Forcément, les concurrents regardent de près les réactions des gamers pour mieux déterminer le positionnement tarifaire de leurs propres casques. En proposant sa réalité virtuelle à un prix prohibitif, Oculus VR vient de tracer un immense boulevard à HTC/Valve et leur Vive Pre, Sony (Playstation VR) ou encore Razer (OSVR). Même si le Rift propose l’expérience la plus aboutie, et cela reste à prouver, de nombreux joueurs risque d’opter pour une technologie nettement plus accessible. D’autant que pour l’instant, rien ne dit que la réalité virtuelle ne finira pas très vite dans un placard, à l’instar de l’éphémère Wii de Nintendo, ou du vite oublié module Kinect de Microsoft.

Si certains problèmes cités sont communs à d’autres casques de réalité virtuelle, le prix demandé par Oculus VR pour son périphérique semble franchement démesuré. Oui la réalité virtuelle est prometteuse et pourrait bien faire un carton, même temporaire. Il n’en reste pas moins que d’autres, et tout particulièrement Sony, semblent bien mieux armés pour un marché qui demande de parfaitement connaître les attentes du public et de disposer d’excellentes relations avec les développeurs. À ce jeu là, Valve a également une carte à jouer. Quant à Oculus VR, il devra réagir au plus vite et corriger le tir s’il ne veut pas être le dindon de sa propre farce.

 

 

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