L’autorité britannique de la concurrence maintient ses conclusions : l’achat par Facebook de Giphy, plateforme spécialisée dans les gifs, est un trop gros problème. Il faut la revendre.

Coup dur pour Facebook. L’autorité de la concurrence britannique demeure convaincue que la prise de contrôle de Giphy, une plateforme spécialisée dans les images animées (gifs), par le réseau social américain aura un impact trop négatif pour les internautes, mais également pour les annonceurs. C’est la deuxième fois que l’instance indépendante arrive à cette conclusion.

Meta doit se séparer de Giphy

Rendue ce mardi 18 octobre 2022, la nouvelle conclusion de l’autorité de la concurrence britannique maintient les mêmes reproches qu’elle avait déjà adressés un an plus tôt, lors de son premier verdict. Pour y remédier, une seule solution : la maison mère de Facebook, Meta, doit revendre Giphy à un tiers adéquat. L’acquisition de Giphy par Facebook est estimée à 400 millions de dollars.

La première décision de l’autorité (Competition and Markets Authority), datée de novembre 2021, avait été contestée en appel par Meta un mois après. Hélas pour le géant du web, le tribunal d’appel de la concurrence a confirmé la décision de la CMA sur 5 des 6 motifs contestés. Le dernier était un élément de procédure sur le partage d’informations confidentielles de tiers.

Cet arrêt du tribunal, prononcé en juillet 2022, a été accompagné d’une demande au CMA de reconsidérer sa décision en raison de problèmes de procédure. Cela, malgré les observations du tribunal disant n’avoir « aucune hésitation » à conclure que l’avis de l’autorité de la concurrence était licite. Cette révision de la décision est justement ce que publie l’autorité aujourd’hui.

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Facebook à la lecture du verdict. Allégorie.

Le panel indépendant du CMA a actualisé sa décision en tenant compte d’autres éléments fournis ces trois derniers mois par des tiers, Meta et Giphy. Rien n’a changé, toutefois, sur le fond : Facebook pourrait toujours employer Giphy comme un levier pour obliger les plateformes sociales concurrentes de se plier à certaines exigences, notamment sur les données.

« Par exemple, elle pourrait exiger des clients de Giphy, tels que TikTok, Twitter et Snapchat, qu’ils fournissent davantage de données sur les utilisateurs britanniques afin d’accéder aux gifs Giphy », avance le CMA. Cela peut certainement apparaître anecdotique — ce ne sont que des images animées après tout. Mais, c’est oublier à quel point elles sont populaires.

« Les gifs continuent d’être un moteur important de l’engagement des utilisateurs sur les plateformes de médias sociaux », commente le CMA. Ce que l’on en pense au fond est dénué d’importance, « les gens effectuant chaque mois des milliards de recherches de gifs Giphy dans le monde ». Et, aujourd’hui, Facebook se retrouve à la tête de ce service.

Les géants du net, eux, voient bien l’intérêt d’avoir leur propre plateforme, car ils voient bien la valeur que des images animées peuvent avoir, tant en termes de données que d’usage et de levier pour la popularité d’un service. Né en 2013, Giphy est fréquenté que jour par 700 millions d’internautes. De son côté, Google a aussi sa propre plateforme de gifs, avec Tenor, acheté en 2018.

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