Vous avez envie de vous lancer dans les vinyles, mais vous hésitez à y mettre le budget ? Il est possible que les platines premier prix vous fassent de l’œil. Elles ne sont pas si mauvaises, mais les défauts sont très nombreux. On a essayé la OnStage BT+ de Swingson, voici notre avis.

Deezer et Spotify nous donnent accès à des millions de titres, à portée d’écouteurs et en haute qualité. Mais le charme des objets, parfois, reprend le dessus. C’est ainsi que les vinyles ne sont jamais vraiment partis de l’univers musical. Et l’on peut même considérer qu’ils reviennent à la mode. Entre l’esthétique de la platine dans un joli intérieur, et le charme du son, on a envie d’en avoir une chez soi.

Oui, sauf que du matériel de bonne qualité démarre autour de 300 euros. À cela s’ajoute le prix assez élevé des vinyles (20 euros grand minimum en neuf). Pour se lancer, on peut donc être tenté par les platines qui prennent la forme de valises, en tout cas celles avec enceintes intégrées. Ce sont les moins chères du marché, systématiquement à moins de 100 euros et provenant de marques peu connues.

La Swingson OnStage BT+ est esthétiquement au top. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
La Swingson OnStage BT+ est esthétiquement au top. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

On s’est lancé dans le test de l’une d’entre elles : la Swingson OnStage BT+, vendue chez Fnac au prix de 70 €. Elle existe aujourd’hui en quatre coloris : noir, gris, bleu, rouge. Comme on aime assez le chic de celle qui est bleu, notre cœur a balancé vers elle. Mais quand on achète une platine, il n’y a pas que l’esthétique qui compte… loin de là. Alors, vaut-elle vraiment le coup à ce petit prix ?

Les caractéristiques de la platine vinyle Swingson

La Swingstone vient avec ces caractéristiques :

  • Disques : 33 tours, 45 tours, 78 tours (adaptateur fourni pour les 78).
  • Sorties : jack, RCA ou Bluetooth
  • Connexion Bluetooth entrante et sortante
  • Prise jack
  • Encodage des vinyles en MP3 sur clé USB
  • Dimensions : 35 x 25,5 x 11,8 cm
  • Enceinte intégrée (2 sorties)

L’utilisation est simple

L’usage est véritablement clé-en-main, et, même si vous n’avez jamais eu de vinyles auparavant, vous saurez utiliser ce produit sans problème. Pensez à bien utiliser le levier pour soulever le bras puis l’abaisser sur le disque : cette méthode est plus sécurisante pour les vinyles, surtout avec des produits à bas prix, qui peuvent plus facilement détériorer les disques. Il faut également sélectionner la taille correspondante (la plupart des vinyles du marché contemporain sont des 33 tours).

Les boutons :

  • Le type de vinyle (33, 45, 78)
  • Autostop ou non (conseillé sur ON)
  • Levier pour soulever le bras puis l’abaisser sur le disque
  • Pitch
  • Sortie ou mode (Bluetooth, AUX, USB…)
La Swingson OnStage BT+ est aisée à utiliser et fonctionnelle. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
La Swingson OnStage BT+ est aisée à utiliser et fonctionnelle. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Esthétique et fabrication

La Swingstone OnStage BT+ rend parfaitement l’effet décoratif recherché quant à son esthétique. Elle est toutefois beaucoup plus belle ouverte que fermée. Mais lorsqu’elle est ouverte, elle prend la poussière, ce qu’il vaut mieux éviter, raison pour laquelle la plupart des platines ont une coque transparente. Avec le format valise, on ne peut pas laisser ouverte sans risque, et fermée, on ne voit pas l’intérieur — ce qui est le plus beau. Mais bon, on chipote : même close, c’est joli.

Le similicuir est de bonne qualité. Quand on y regarde de plus près, les finitions sont cependant faiblardes — trois bouts de métal cloués –, mais cela correspond au tout petit prix de 70 euros, on ne peut pas vraiment en demander plus. C’est tout de même bien fichu.

Le similicuir de la Swingson est agréable, malgré quelques finitions bif bof. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
Le similicuir de la Swingson est agréable, malgré quelques finitions bif bof. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

À l’usage, on sent que la platine est fragile, notamment le bras. On aurait tendance à vous conseiller de bien utiliser le levier, pour que la cellule se pose en douceur sur le vinyle. Évitez aussi à tout prix d’appuyer sur le support, qui ne nous a pas vraiment inspiré confiance en matière de solidité en raison d’un effet, disons, « plastoc ». La connectique et les différents boutons ne font en revanche pas défaut, c’est fonctionnel.

La cellule et le bras restent bas de gamme. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
La cellule et le bras restent bas de gamme. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Qualité sonore

À ce prix, les enceintes intégrées ne font pas de miracle. Le son est médiocre (bien qu’il soit meilleur que ce qu’on a pu craindre).

Le problème vient d’abord des enceintes elles-mêmes. Elles n’ont quasiment pas de basses et n’ont pas beaucoup de netteté. Elles grésillent légèrement. C’est de la technologie audio de base, qui vous rappellera le son de votre PC ou de votre smartphone. Une petite télé à 200 euros aura un meilleur son, par exemple.

Les enceintes sont intégrées à la platine. Ce n'est pas l'idéal. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
Les enceintes sont intégrées à la platine. Ce n’est pas l’idéal. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Ensuite, c’est la construction même du produit qui rend la lecture du vinyle moins bonne qu’avec une platine de la gamme au-dessus. En cause, l’intégration des hauts parleurs à la platine — les vibrations perturbent la bonne lecture du disque –, et une cellule (la petite « aiguille de lecture ») de piètre qualité, tout comme le maintien du vinyle. En clair, il faut comprendre que la lecture de vos disques ne sera pas optimale, puisque c’est cheap.

Néanmoins, on ne boude pas totalement le plaisir d’écoute : à ce prix-là, c’est relativement correct, et le son occupe l’espace en nous laissant apprécier nos vinyles. Le confort varie selon le volume : plus il est élevé, plus c’est compliqué, mais à un niveau moyen, l’écoute est passable.

Connexion Bluetooth

La platine a l’avantage de venir avec une connexion Bluetooth entrante et sortante, ce qui est tout de même normal en 2022.

La connexion entrante, disons-le franchement, n’a aucun intérêt : étant donné la faible qualité des hauts parleurs, on n’a pas envie d’y relier notre smartphone pour écouter nos musiques dessus. Autant le faire vers une enceinte portable.

Le bouton BT Out permet de connecter à une enceinte Bluetooth. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
Le bouton BT Out permet de connecter à une enceinte Bluetooth. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Quant à la connexion sortante, c’est déjà plus logique, puisque cela permet d’améliorer le son. Vous aurez alors probablement envie de rester dans la même gamme de prix. Une enceinte d’entrée de gamme comme la JBL Go 3 ajoutera un peu de basses et accentuera la netteté, sans apporter un confort d’écoute nettement meilleur. On conseille volontiers la Marshall Emerton (souvent sous-cotée alors qu’elle est de très bonne qualité pour son bas prix). Elle est accessible, son esthétique vintage correspond à l’atmosphère qu’on recherche aux côtés d’une platine vinyle et la qualité sonore à l’effet plus « analogique » que chez la concurrence (une JBL au même prix aura un son plus « numérique » doublé d’une esthétique très moderne, ce n’est pas forcément ce qu’on recherche ici).

L'enceinte Bluetooth Marshall Emerton. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
L’enceinte Bluetooth Marshall Emerton. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Mais attention, c’est aussi là que se glisse un défaut de fabrication. Une fois l’enceinte Bluetooth branchée (ce qui est facile et rapide certes), le son est meilleur… sauf que la musique continue d’être audible directement depuis la platine, en doublon. Le niveau est très bas, comme un résidu. Donc si le son de l’enceinte est relativement fort et que vous êtes éloignés, vous n’entendrez pas ce son « fantôme ». Mais cela n’en demeure pas moins un défaut important, qui peut déranger dans plusieurs configurations d’écoute. Rappelons encore une fois que, normalement, une platine vinyle n’a pas de hauts parleurs intégrés.

À noter que parmi les connexions audio sortantes, vous pouvez également brancher un casque via la prise jack, ou bien des enceintes en AUX.

En conclusion, elle vaut quoi, cette platine Swingson ?

Il faut que vous ayez conscience que vous achetez un produit assez proche du gadget : ce n’est pas un équipement sonore de bonne qualité. En revanche, pour un usage d’appoint, un tout petit budget, ou encore la découverte du monde des vinyles, la Swingstone OnStage BT+ fait le job. Sans compter que, oui, elle rend très bien dans un intérieur — effet cosy garanti. Et le son assez moyen n’empêche pas totalement de profiter du charme musical qu’apportent les vinyles.

La Swingson OnStage BT+. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard
La Swingson OnStage BT+. // Source : Numerama / Marcus Dupont-Besnard

Elle constitue une alternative, mais gardez à l’esprit que, si vous souhaitez vraiment un matériel qualitatif, permettant écouter des vinyles le plus confortablement possible, le budget minimal est de 300 euros, chez une marque comme Audio-Technica ou Pro-Ject, à quoi il faudra ajouter le prix d’enceintes externes (200 à 300 euros).

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