Le 16 novembre, la Russie a détruit l’un de ses anciens satellites avec un tir de missile. Ce qui était un test militaire pour évaluer la capacité de destruction des satellites du pays a été très critiqué par de nombreux organismes, tels que la NASA.
Ce tir, en détruisant l’ancien satellite, a surtout créé énormément de débris spatiaux, qui représenteront une menace sur le long terme, notamment pour la Station Spatiale Internationale. Des photos des débris ont déjà pu être prises par un réseau de télescopes, mais de nombreuses visualisations en vidéos, repérées par The Verge et réalisées par différents organismes, permettent encore mieux de se rendre compte du nombre de débris — et du problème qu’ils posent d’ores et déjà.
Des visualisations qui permettent de se rendre compte de l’ampleur du problème
Les débris spatiaux sont suivis de près par la NASA, par la France, mais aussi par de nombreux organismes afin de pouvoir éviter d’éventuelles futures menaces. C’est le cas du EUSST (EU Space Surveillance and Tracking), l’agence européenne de tracking et de surveillance de l’espace. L’EUSST a d’ores et déjà réalisé plusieurs modélisations de l’impact et de ses conséquences, et les conclusions sont impressionnantes : les débris spatiaux créés se dispersent sur une zone de plus en plus étendue. Et, d’après l’agence, ils risquent d’avoir un impact « sur la sécurité des infrastructures spatiales européennes ».
Update: this video represents a simulation of the initial dispersion of the fragments resulting from the reported #ASAT test. The event has increased the collision risk of spacecraft in the LEO regime registered to #EUSST, hence impacting the safety of EU #space infrastructure. pic.twitter.com/iA3zRKNqr1
— EUSST (@EU_SST) November 18, 2021
L’EU SST a également rendu publique une autre vidéo, dans laquelle nous pouvons voir l’orbite de nombreux appareils spatiaux actifs, et celle des débris spatiaux du satellite. Sur cette vidéo, les points rouges représentent les débris spatiaux (qui ne sont pas à échelle, précise l’EUSST), et les lignes blanches les trajectoires des appareils. Le résultat montre bien qu’à certains endroits, les débris passent dangereusement proche de ces appareils.
COSMOS 1408 was located at an orbit of 465-490 km. Have you wondered what you would see if you were on board of a spacecraft at this altitude?
— EUSST (@EU_SST) November 19, 2021
The below video shows a simulation of the fragments (red dots, not to scale) vs the orbits of some operational spacecraft (white lines). pic.twitter.com/61C8NIfOXd
Un autre organisme a réalisé des cartes très précises résumant la situation. AGI, une entreprise spécialisée dans l’ingénierie a publié une vidéo qui illustre à quel point les débris sont passés à proximité de l’ISS.
Le suivi de ces débris va être, au fil du temps, rendu encore plus difficile par la dispersion des débris. Hugh Lewis, un professeur à l’université de Southampton et une spécialiste des débris spatiaux a expliqué à The Verge que « le nuage de débris va se transformer avec le temps. Les fragments de débris situés dans les orbites les plus basses vont tomber sur Terre plus rapidement, tandis que ceux dans les zones plus hautes vont rester dans l’espace plus longtemps », note-t-il. Un défi pour les agences spatiales, pour les années à venir.
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